Dans le cadre du Festival Radio France Montpellier Languedoc-Roussillon, la Sacem propose, pour la septième année, une sélection de films documentaires sur la musique, projetés chaque jour à 15h, Salle Einstein, au Corum. L'entrée est libre.

Photo Bruno Pothet © DR

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ITINERAIRES ET PARCOURS SINGULIERS

Film du 30 juillet 
Projection au Cinéma Le Pagnol d'Aigues Mortes, en présence d'Hélène Nougaro, Jean-Pierre Spiero et Aline Jelen

NOUGARO, A TOMBEAU OUVERT ET A GUICHETS FERMES
Un film de Christian Laborde et Christophe Vindis 

 Texte de présentation du catalogue
Collection Hélène Nougaro DR
 Christophe Vindis et Christian Laborde, ami de Claude Nougaro et écrivain, proposent un film riche en archives et interviews parfois déconcertantes, ponctué d’extraits de chansons illustres. Le parti pris de C. Vindis est clair : « Pour aborder ce portrait de Nougaro, j’ai fonctionné par cercles pour l’approcher. Ceux qui l’ont le plus connu, et ceux qui sont ses héritiers. Nous avons voulu montrer d’où il partait et où il allait… » La parole est donnée aux amis et proches, à Christian Laborde, au chanteur Yves Mathieu, à Bernard Lubat, Hélène Nougaro, Yvan Cujious, artiste lui-aussi toulousain, ainsi qu’aux membres du groupe Zebda ou à Jacques Chancel. Toulouse, cette ville « rosse » pour Nougaro, lui a permis de découvrir le jazz et ses grandes voix, « cette musique venue d’ailleurs, mais s’adressant à mes tripes profondes ». Et sur ses textes, Nougaro décide de mettre de la musique et des rythmes, pour être aussi mieux entendu et compris des femmes...
Il a débuté, en 1954, dans le vieux cabaret montmartrois du Lapin Agile, où il déclamait ses poèmes avec des battements de pieds en guise de batterie, avant de parcourir les clubs de jazz où son talent est vite reconnu par les musiciens empressés à mettre leurs propres sons sur des textes aussi bien écrits. Amoureux des mots et des rythmes, Nougaro « fait danser les mots et son propre corps » (C. Laborde) et sur les couleurs du jazz, il raconte des histoires et fait vivre des personnages. Mais les musiques africaine et brésilienne aussi lui vont bien. Avec elles, Nougaro écume le monde. Ses concerts aux États-Unis ou au Brésil ont marqué nombre d’intellectuels et artistes... Et à New York, dans Harlem, au fil de rencontres avec les artistes locaux, il prépare Nougayork, l’album qui le fait renouer avec le succès populaire et revenir en France, à Toulouse plus précisément. 
L’homme était généreux et fit preuve de curiosité pour les jeunes artistes, tels les Zebda avec lesquels se crée une vraie filiation artistique. Nougaro leur écrit d’ailleurs une chanson et leur remet le texte avec une pudeur et une modestie touchantes. Claude Nougaro n’est jamais vraiment entré dans le système du showbiz, refusant de trop s’afficher dans les médias, qui le lui ont bien rendu... 
Il a toujours voulu s’occuper de son oeuvre plutôt que de sa carrière. Est-ce que ce sont les raisons pour lesquelles tous s’accordent à penser que ce classique, populaire, sophistiqué et aimé du public, n’est pas encore reconnu à la hauteur de son immense talent ? Constat qui permet à Jacques Chancel de prédire que Nougaro a heureusement « tout l’avenir pour lui ». 
Fiche film des Films de la Castagne  
Un film de Christophe Vindis et Christian Laborde 2009, 52’, Haute Définition Video (DVC PRO HD)
Le documentaire de Christophe Vindis & Christian Laborde consacré à Claude Nougaro offre des images inédites d’un artiste dont la carrière semble si indissociable de Toulouse. Pourtant de Toulouse il en sera peu question dans le long parcours du compositeur du Jazz et la Java, de Cécile ma fille ou de Bidonville... « Toulouse fut pour moi une ville rosse » confie-t-il à son ami et écrivain Christian Laborde. Le réalisateur toulousain Christophe Vindis a choisi la polyphonie artistique et fraternelle pour porter à l’écran cette parole-tambour, boxeuse infatigable. « Pour aborder ce portrait de Nougaro, j’ai fonctionné par cercles pour l’approcher. Ceux qui l’ont le plus connu, et ceux qui sont ses héritiers. Nous avons voulu montrer d’où il partait et où il allait. » ou comme dirait Lubat : Jusqu’où ça commence Nougaro ? 
Une trajectoire qui sera menée tout au long du film par ses frères d’âmes : Laborde qui co-signe le film et dont Nougaro disait qu’il était son « frère de race mentale », Yves Mathieu le copain poulbot qui l’a fait grandir, Bernard Lubat l’âme du jazz aux phrases effilées, les frères Amokrane et Magyd Cherfi ses potes de banlieue... Porté par une œuvre intransigeante et atypique l’homme aux semelles de swing est ici saisi en plein vol, à hauteur d’ange. « Claude Nougaro, on ne l’a pas reconnu à sa véritable altitude » nous confie Jacques Chancel, « donc tout l’avenir est pour lui ». Claude Nougaro n’a pas joué le jeu des media, il n’a pas mis en scène sa vie privée, il n’a pas servi « l’industrie qui nous sert mille saucissons en forme de tubes parfois ». Il voulait être populaire mais certainement pas « popuplaire ». Le documentaire remonte à la source, celle du Lapin Agile, où il balance ses poèmes « aux ravissantes gourdes » avant d’arpenter les clubs de jazz de Saint Germain. Il y sera reconnu par ses pairs, ces jazzmen qui attendaient un poète du verbe capable d’incarner leur son. Des archives de l’Ina émerge un artiste avide de faire entendre sa substantifique moelle : les interviews télévisées où Nougaro pose sans concession et laisse les journalistes médusés ; les concerts où l’homme se transforme en bête de scène, « il était un instrument à lui tout seul, un instrument millénaire et archaïque ». Lâché par Barclay en 1987, nous suivons Nougaro aux Etats-Unis, direction la chambre de Charlie Mingus. De ce périple américain naît Nougayork, l’album de la revanche, vendu à 400 000 exemplaires. Du Brésil, des Etats-Unis, de Toulouse ou de Paris, Nougaro trimballe la puissance de ses histoires secouées par les rythmes africains. « Je suis un nègre né à Toulouse ». Le film ferme la boucle, le retour à Toulouse sera lumineux, Nougaro peut reposer en paix, les feux de ses tam-tam brûlent toujours.
Diffusions : Locale - sur TLT les 8 et 9 septembre 2009 Régionale - Sur France 3 Sud, Aquitaine et Ile de France le samedi 12 septembre 2009 vers 15 H 40 Nationale - Sur France 3 le lundi 14 septembre 2009 en 2ème partie de soirée (Case de l’oncle Doc) Mondiale - Sur TV5 Monde à partir du 23 septembre 2009 Co-production : Les films de la castagne – TLT– FRANCE TELEVISIONS avec la participation de TV5MONDE Partenaires : Région Midi-Pyrénées, Centre National de la Cinématographie, Ville de Toulouse, SACEM, et le concours d’Hélène Nougaro et de l’association Claude Nougaro. 
Voir la bande-annonce diffusée sur France 3
 
         
Nougaro : à tombeau ouvert et à guichets fermés - Ma-Tvideo France2 Diffusion sur France 3 Sud, samedi 12 septembre à 15h50Pour en savoir + : France 3 Sud   
 
 
L'intervenante
HELENE NOUGARO
Texte du site Année Nougaro (2009)
"Claude est né le 09/09/1929, «Grande année dans le Bordelais, grand bordel chez les milliardaires» disait-il souvent. Il n’aimait pas beaucoup les anniversaires, quand le 9 Septembre approchait, souvent il se recroquevillait dans sa chambre. Le 09/09/2009, il aurait eu 80 ans. Depuis plus d’un an l’Association Claude Nougaro ainsi que ses nombreux partenaires préparent et initient de nombreux évènements. Cette année  sera vivante, rythmée par des rencontres, des échanges, des concerts. Des écoles aux scènes les plus prestigieuses, son oeuvre va résonner dans nos coeurs. Nous mobilisons toutes les énergies pour que le rayonnement de cette aventure artistique dépasse la France. Au Brésil, pas moins de trois spectacles autour de Claude Nougaro seront présentés dans le cadre de l’année de la France au Brésil. Le 19 Juillet 2009, à Paris, sur le Parvis de l’Hôtel de Ville, l’Orchestre du Capitole viendra interpréter en version symphonique certaines de ses plus belles chansons. Le 9 Septembre 2009, le jour de son anniversaire, l’Association invite le public à un grand concert gratuit Place du Capitole, à Toulouse, placé sous le signe de la fête et du rassemblement des générations. Vous retrouverez dans ce site toutes les voies ouvertes pour que le sens de cette année 2009 soit habité par l’esprit de Claude dans tout ce qu’il a de singulier et d’universel à la fois. Je voudrais remercier toutes les personnes qui me soutiennent et qui travaillent avec moi sur ce projet, tous les artistes, et bien sûr tous les partenaires institutionnels et privés qui nous permettront de souffler tous ensemble ses 80 bougies en 2009, Année Nougaro !"

ITINERAIRES ET PARCOURS SINGULIERS

Film du 30 juillet

LA PEAU SUR LA TABLE
Portait filmé de Bernard Cavanna
Un film de Delphine de Blic

Présentation par Olivier Bernard
 Le compositeur Bernard Cavanna retourne dans sa maison d’enfance de Nogent-sur-Marne quelques jours avant sa démolition par une grosse entreprise. Mélangeant les images de l’opérateur et celles du compositeur - qui tient un journal filmé depuis des années -, le film suit l’itinéraire d’un artiste hanté par la prégnance de la perte et de la disparition.
Il arpente la terre mise à nu par les machines. Il explore les restes d’une maison aveugle. Le film tout entier tient dans cet événement. La musique fait irruption dans ce champ. Elle s’éteindra au moment précis de l’effondrement de la vieille maison. Des instruments s’accordent, se lancent. Le violon de Noëmi Schindler, l’accordéon de Pascal Contet, le violoncelle d’Emmanuelle Bertrand, la harpe de Xénia Schindler, la voix d’Isa Lagarde, l’orchestre national de Lille, les ensembles 2e2m, TM+, Sequenza 93. Concerts. Répétitions. Voyages. La Messe un jour ordinaire à Radio France. Le Concerto pour violon au Danemark. Fauve à Nanterre.

Shanghaï concerto à Shanghai et Taipei. La création du Karl Koop Konzert (concerto pour accordéon) à Lille. Des pièces pour harpe en Suisse. Les Lieder de Schubert et le Trio avec accordéon à Gennevilliers.

Un jour, le compositeur donne un cours sur l’idée de consonance et de dissonance.

Un autre jour, il explique la Cinquième Symphonie de Mahler au public lillois du Nouveau Siècle. Des mots, des analyses, des entretiens. Les voix d’amis et de proches, le chef d’orchestre Pierre Roulier et les compositeurs Laurent Cuniot et Aurel Stroë, son mentor sur lequel il a lui-même réalisé un film. Et celle de Bernard Cavanna interrogé par Gérard Condé, Vincent Manac’h, Jacques Rebotier, Georges Aperghis.

Dans cette tentative d’inventaire, d’épuisement des objets, des oeuvres et des lieux, les espaces sensibles de Cavanna sont évoqués par des images de deux natures : celles du compositeur lui-même, qui tient sans cesse une petite caméra vidéo à la main et celles de l’opérateur ou de la réalisatrice.

L’oeuvre de Cavanna se signale par une liberté singulière à l’endroit de tous les dogmes par une ardeur inventive qui se réclame de l’intuition plutôt que de la spéculation. D’où un savoureux éclectisme qui le conduit à provoquer les rencontres les plus imprévues, de la veine populaire au legs romantique, peut-être en partie pour son mépris des clans et l’éclectisme de ses sources. L’important restant toujours le caractère fertile de ces confrontations dont l’insolite vigueur n’a d’égale qu’une forme d’éloquente ferveur.

Preuve que cet inclassable, maître du timbre comme de l’écriture, n’écrit jamais qu’à l’appel d’une nécessité intérieure.

Retrouver la biographie de Bernard Cavanna sur son site officiel 

Consulter le catalogue de ses oeuvres ici





Fiche film des Films d'Ici

un film de Delphine de Blic
Prix Sacem du documentaire musical de création 2010

Compositeur et pédagogue, Bernard Cavanna est un personnage aux multiples facettes. Autodidacte, provocateur, intuitif et original, qu’il brade avec ironie sa propre musique à la criée sur un marché ou qu’il arbore un visage blême lors d’une répétition d’un de ses concertos, c’est toujours avec fragilité et une gracieuse pudeur que l’artiste s’expose à la caméra.
Le compositeur s’entretient dans ce film avec cinq autres compositeurs : Henri Dutilleux, Georges Aperghis, Jacques Rebotier, Gérard Condé et Vincent Manac’h.

Fiche technique

Réalisateur : Delphine de Blic
Auteur : Delphine de Blic
Images : Justine Bourgade, Elvire Bourgeois
Son : Christian Cartier
Montage : Guillaume Germaine, Delphine de Blic
Producteurs : Les Films d'Ici - Serge Lalou
Producteur exécutif : Olivier Daunizeau
Partenaires : Le Fresnoy, Studio National des arts contemporains / SACEM
Durée : 98 minutes
Format : DVCAM 4/3
Année : 2010
Genre : Musiques / Théâtre / Danse
 



La réalisatrice et intervenante
DELPHINE DE BLIC

Filmographie