Dans le cadre du Festival Radio France Montpellier Languedoc-Roussillon, la Sacem propose, pour la septième année, une sélection de films documentaires sur la musique, projetés chaque jour à 15h, Salle Einstein, au Corum. L'entrée est libre.

Photo Bruno Pothet © DR

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ITINERAIRES ET PARCOURS SINGULIERS

Film du mardi 27 juillet


PAYSAGES D'UNE FEMME
Inspiré par Lady Sharashina de Peter Eötvös

Si la notoriété de Peter Eötvös dépasse aujourd’hui les limites habituelles du monde des amoureux du concert et de l’opéra, c’est qu’avec des oeuvres telles que Les Trois Soeurs, Angels in America ou Lady Sarashina, il a réussi à faire bouger les lignes entre le public traditionnel d’ouvrages lyriques et un public plus large, non-initié à l’opéra contemporain, mais dont il a su piquer la curiosité. Il y est parvenu en développant une musique complexe mais qui relève toujours avec succès le défi de proposer une écriture dramatique, tout en n’oubliant jamais qu’il s’agit aussi de raconter une histoire. Paysage d’une femme évoque les 9 tableaux et l’histoire du plus récent opéra de Peter Eötvös, Lady Sarashina (2008), produit par l’Opéra de Lyon et écrit sur un livret de Mari Mezei, d’après le journal de Lady Sarashina, Dame d’honneur de la Cour qui avait vécu au XIe siècle.
À l’occasion de cette plongée dans la poésie japonaise, Peter Eötvös avait retrouvé le chorégraphe et metteur en scène Ushio Amagatsu, avec lequel il partagea, déjà à l’Opéra de Lyon en 1998, le succès de Trois Soeurs, et dont le travail d’une grande subtilité retrouve l’esprit du ballet et du théâtre japonais classique. Travaillant ensemble à l’élaboration de l’opéra, les deux hommes ont réussi une adéquation parfaite de la musique et de la scénographie.
Judit Kele, réalisatrice et grande admiratrice de Peter Eötvös auquel elle avait consacré en 1998 un portrait filmé, prend le parti de nous laisser entendre la langue japonaise, celle de l’histoire originale dont s’inspire l’opéra, la vie et les tourments d’une lettrée dans le Japon du XIe siècle. Elle nous donne à voir et à méditer le destin tout en demi-teinte de cette Femme, Lady Sarashina, qui l’inspire et l’émeut, comme Peter Eötvös, par sa modernité.
« Parce qu’elle nous ressemble et ressemble à tous les humains qui ont choisi de vivre dans un monde imaginaire dans lequel ils n’ont ni limite, ni raison de croire que ce qu’ils imaginent, ne pourra se réaliser… » (Judit Kele)


Texte de présentation du programme des Films sur la Musique téléchargeable ici
 

Lady Sharashina de Peter Eötvös
Commande de l’Opéra national de Lyon, comme l’était déjà Trois Soeurs, d’après Tchekhov, en 1998, Lady Sarashina est le quatrième opéra de Peter Eötvös (né en 1944) et confirme son rôle prééminent dans la création lyrique d’aujourd’hui.
Après avoir abordé les univers si différents de Tchekhov, Jean Genet (Le Balcon créé à Aix-en-Provence en 2002) et Tony Kushner (Angels in America créé au Châtelet en 2004), Peter Eötvös s’inspire à présent de l’un des tout premiers récits de voyage de la littérature, qui est aussi l’histoire d’une vie, le Journal de Sarashina.
Cette promenade dans le Japon du XIe siècle fut écrite à la première personne, pendant près de quarante ans, par une femme de lettres amoureuse de la nature et des paysages.
À l’occasion de cette plongée dans la poésie japonaise, Peter Eötvös retrouve le chorégraphe et homme de théâtre Ushio Amagatsu, avec qui il partagea le succès de Trois Soeurs.
Direction musicale, Peter Eötvös* et Alejo Perez
Mise en scène et chorégraphie, Ushio Amagatsu
Décors, Natsuyuki Nakanishi
Costumes, maquillage et coiffures, Masatomo Ota
Lumières, Yukiko Yoshimoto et Ushio Amagatsu
Assistant technique, Kazuhiko Nakahara
Lady Sarashina, Mary Plazas
Trio vocal, Peter Bording, Ilse Eerens, Salomé Kammer
Orchestre de l’Opéra national de Lyon
Production : Opéra national de Lyon
Coproduction : Opéra Comique





Poème lyrique de l'attente
Son dernier opéra créé à Lyon,
Trois Soeurs (mars 1998) avait suscité un succès légitime: triptyque sur l'éternelle attente et la solitude embuée de Trois soeurs à la mélancolie romantique (d'après Tchékov). Le nouvel opéra que dirige le compositeur hongrois Peter Eötvös (né en 1944), commande de l'opéra lyonnais, créé en mars 2008 (du 4 au 16), soit 10 ans après Trois Soeurs, illustre plusieurs textes poétiques japonais du XI ème siècle: Le journal de Sarashina publié en anglais "As I crossed a bridge of dreams", "en traversant un pont de rêves". La partition suit la séquence du texte original soit une succession de 9 tableaux (Printemps, le Garde, Pèlerinages, Le rêve au chat, La lune, le rêve au miroir, La nuit obscure, Souvenir, Les cloches). L'héroïne dont le manuscrit japonais ne précise pas le prénom et que Peter Eötvös apelle "Lady Sarashina" rédige son journal dès l'âge de 12 ans: l'opéra la représente annotant les derniers détails de sa vie, alors qu'elle a passé la cinquantaine. Une existence marquée par la solitude là encore, de longues méditations sur la vie, donc la mort..., par l'absence apparente de toute action, sauf peut-être cette rencontre avec un homme qui lui permit d'échanger quelques poèmes, et qui disparut comme il était venu. Reste l'image et la silhouette d'une femme de haute lignée, à la posture contemplative et méditative, ressassant en un miroir intérieur, le fil d'une vie qui s'est nourrie de sa propre interrogation.

Dramaturge contemporain, qui conserve l'influence de Pierre Boulez et de Stockhausen, Peter Eötvös développe son écriture complexe tout en relevant le défi d'une musique dramatique. Au nombre de ses oeuvres lyriques figurent aussi
Angels in America, Le Balcon.

Peter Eötvös: Lady Sarashina
Opéra en 9 tableaux sur un livret de Mari Mezei d'après des fragments du "Journal de Sarashina" publiés en anglais sous le titre de "As I crossed a Bridge of Dreams". Création mondiale. Commande de l'Opéra de Lyon.
Mireille Delunsch : Lady Sarashina Ilse Eerens : la princesse, la jeune Dame, une dame du rêve Peter Bording : le garde, le bouffon, le messager, le père, le chat, le bonze, le gentilhomme Salomé Kammer : l’Impératrice, la mère, la soeur, une dame du rêve, la Dame d'honneur Orchestre de l'Opera National de Lyon Direction : Peter Eötvös


Article paru dans classiquenews.com
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L'intervenante débat
SYLVIE BRENET
Productrice PLAY FILM (France)
Play Film est une société indépendante basée en France. Créée en 1995, Play Film a consacré cinq ans à la distribution internationale d’un catalogue de 300 heures de documentaires puis se spécialise en 1989 dans la production de documentaires pour la télévision. Pendant ses 10 ans d’existence, Play Film a produit plus de cinquante documentaires pour la principale chaîne de télévision française ainsi que pour de nombreuses chaînes étrangères. Ces films ont été projetés dans les principaux festivals internationaux de documentaires, distribués et vendus dans de nombreux pays. Trois producteurs travaillent dans le but de diversifier les thèmes : l’art, la science, l’Histoire, la société et l’actualité internationale. Aujourd’hui, Play Film a également une section fiction et produit des films de long et de court-métrage pour le cinéma.
Play Film désire continuer à découvrir et à soutenir de nouveaux talents, tout en défendant le travail de réalisateurs confirmés et innovateurs. Entre autres, Play Film développe actuellement The White grass, long-métrage de Jean-Julien Chervier, et Bloc G, long-métrage de Rashid Masharawi. 
Rencontre avec le public


Photos Bruno Pothet © DR