Dans le cadre du Festival Radio France Montpellier Languedoc-Roussillon, la Sacem propose, pour la septième année, une sélection de films documentaires sur la musique, projetés chaque jour à 15h, Salle Einstein, au Corum. L'entrée est libre.

Photo Bruno Pothet © DR

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CYCLE QUESTIONS D'ORCHESTRE

Film du 15 juillet 

EPISODE DE LA VIE D'UN ARTISTE, 
SYMPHONIE FANTASTIQUE EN 5 PARTIES 
D'HECTOR BERLIOZ
Un film d'Andy Sommer 


Présentation par Olivier Bernard 
Andy Sommer adore Hector Berlioz. Il serait possible de réaliser un portrait conséquent du génial compositeur romantique à partir des seuls documentaires et captations qu'il a réalisés. Le Cas H. Berlioz, film tourné en 2003 à l'occasion des manifestations du Bicentenaire du compositeur, avait fait de la trame musicale et de l'argument même de la Symphonie fantastique un scénario qui permettait au réalisateur de raconter, à sa manière, la vie de Berlioz et cette curieuse "damnation" qui l'entoure encore puisque sa musique reste encore dans notre pays, parfois mésestimée, mal-aimée ou mal
comprise.

Andy Sommer a "capté" plusieurs fois des interprétations de cette oeuvre emblématique, inépuisable, la première grande symphonie moderne écrite par un compositeur français. L'oeuvre a ouvert une voie où se sont engouffrés tous les grands orchestrateurs post-berlioziens, d'Anton Bruckner à Gustav Mahler, de Chostakovitch à Messiaen et, aujourd'hui, à Philippe Leroux, jeune compositeur qui vient de terminer en regard de la "Fantastique" une Envers Symphonie qui sera créée le 28 août prochain, chez Berlioz, au Festival de la Côte Saint-André…

Nous avons choisi de projeter la captation qu'Andy Sommer a réalisée en 2001 avec l'Orchestre de Paris. Pour la phalange parisienne qui a toujours eu à coeur de transmettre une certaine authenticité berliozienne, l’impulsion fut donnée par Charles Munch qui réalisa un enregistrement légendaire de la Symphonie, et tous les directeurs musicaux qui l’ont suivi, se sont plongés, corps et âme, dans cette oeuvre à part qui reste une prouesse orchestrale et dont chaque interprétation en concert est un enjeu.
Loin d'une captation traditionnelle, les caméras d'Andy Sommer placent le spectateur au sein même de l'orchestre, au milieu des musiciens et face au chef. L'image offre ainsi le contrechamp habituellement inaccessible au public dans la salle, en donnant l'impression spectaculaire, presque vertigineuse, d'être au coeur de cette partition étonnante, interprétée avec fougue et une grande musicalité par l'Orchestre de Paris et son (avant-dernier) chef titulaire, Christoph Eschenbach.


Photos Bruno Pothet © DR
DE
LA VIE D’UN ARTISTE

SYMPHONIE FANTASTIQUE EN CINQ PARTIES,
Par Hector Berlioz ;
exécutée pour la première fois le 5 décembre 1830,
Au Conservation de Musique de Paris.
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Programme.
Le compositeur a eu pour but de développer, dans ce qu’elles ont de musical, différentes situations de la vie d’un artiste. Le plan du drame instrumental, privé du secours de la parole, a besoin d’être exposé d’avance. Le programme suivant doit donc être considéré comme le texte parlé d’un opéra, servant à amener des morceaux de musique, dont il motive le caractère et l’expression.
RÉVERIES. – PASSIONS.
(Première Partie.)
L’auteur suppose qu’un jeune musicien, affecté de cette maladie morale qu’un écrivain célèbre appelle le vague des passions, voit pour la première fois une femme qui réunit tous les charmes de l’être idéal que rêvait son imagination, et en devient éperdûment épris. Par une singulière bizarrerie, l’image chérie ne se présente jamais à l’esprit de l’artiste que liée à une pensée musicale, dans laquelle il trouve un certain caractère passionné, mais noble et timide comme celui qu’il prête à l’objet aimé.
Ce reflet mélodique avec son modèle le poursuivent sans cesse comme une double idée fixe. Telle est la raison de l’apparition constante, dans tous les morceaux de la symphonie, de la mélodie qui commence le premier allegro. Le passage de cet état de rêverie mélancolique, interrompue par quelques accès de joie sans sujet, à celui d’une passion délirante, avec ses mouvemens de fureur, de jalousie, ses retours de tendresse, ses larmes, etc., est le sujet du premier morceau.
UN BAL.
(Deuxième Partie.)
L’artiste est placé dans les circonstances de la vie les plus diverses, au milieu du tumulte d’une fête, dans la paisible contemplation des beautés de la nature ; mais partout, à la ville, aux champs, l’image chérie vient se présenter à lui et jeter le trouble dans son âme.
SCÈNE AUX CHAMPS.
(Troisième Partie.)
Se trouvant un soir à la campagne, il entend au loin deux pâtres qui dialoguent un ranz de vaches ; ce duo pastoral, le lieu de la scène, le léger bruissement des arbres doucement agités par le vent, quelques motifs d’espérance qu’il a conçus depuis peu, tout concourt à rendre à son cœur un calme inaccoutumé et à donner à ses idées une couleur plus riante. Il réfléchit sur son isolement ; il espère n’être bientôt plus seul… Mais si elle le trompait !… Ce mélange d’espoir et de crainte, ces idées de bonheur troublées par quelques noirs pressentimens, forment le sujet de l’adagio. A la fin, l’un des pâtres reprend le ranz de vaches ; l’autre ne répond plus… Bruit éloigné de tonnerre… Solitude… Silence…
MARCHE DU SUPPLICE.
(Quatrième Partie.)
Ayant acquis la certitude que non-seulement celle qu’il adore ne répond pas à son amour, mais qu’elle est incapable de le comprendre, et que, de plus, elle en est indigne, l’artiste s’empoisonne avec de l’opium. La dose du narcotique, trop faible pour lui donner la mort, le plonge dans un sommeil accompagné des plus horribles visions. Il rêve qu’il a tué celle qu’il aimait, qu’il est condamné, conduit au supplice, et qu’il assiste à sa propre exécution. Le cortége s’avance aux sons d’une marche tantôt sombre et farouche, tantôt brillante et solennelle, dans laquelle un bruit sourd de pas graves succède sans transition aux éclats les plus bruyans. A la fin de la marche, les quatre premières mesures de l’idée fixe reparaissent comme une dernière pensée d’amour interrompue par le coup fatal.
SONGE D’UNE NUIT DU SABBAT.
(Cinquième Partie.)
Il se voit au sabbat, au milieu d’une troupe affreuse d’ombres, de sorciers, de monstres de toute espèce, réunis pour ses funérailles. Bruits étranges gémissemens, éclats de rire, cris lointains auxquels d’autres cris semblent répondre. La mélodie aimée reparaît encore, mais elle a perdu son caractère de noblesse et de timidité ; ce n’est plus qu’un air de danse ignoble, trivial et grotesque : c’est elle qui vient au sabbat……… Rugissement de joie à son arrivée… Elle se mêle à l’orgie diabolique… Glas funèbre, parodie burlesque du Dies iræ[1], ronde du Sabbat. La ronde du Sabbat et le Dies iræ ensemble.



L'Orchestre de Paris


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L’Orchestre de Paris est l’un des plus grands et plus prestigieux orchestres internationaux. Fidèle à son histoire, l’orchestre, composé de 119 musiciens permanents, propose un vaste répertoire qui s’étend des œuvres symphoniques à l’opéra et à la création contemporaine. Depuis septembre 2006, l’Orchestre de Paris a pris ses quartiers dans la Salle Pleyel après qu’elle eut bénéficié d’une importante restauration.
Créé en 1967, l’Orchestre de Paris s’est rapidement affirmé comme le digne héritier de la Société des concerts du Conservatoire, première formation symphonique française (1828-1967). Après Charles Munch, premier directeur musical, de très grands chefs se succèderont à la tête de l’Orchestre : Herbert von Karajan, sir Georg Solti, Daniel Barenboim, Semyon Bychkov, Christoph von Dohnányi et Christoph Eschenbach. Paavo Järvi deviendra son nouveau directeur musical en septembre 2010.

L’Orchestre de Paris participe régulièrement à des productions lyriques, au Théâtre du Châtelet, au Théâtre des Champs-Elysées et à l’Opéra-Comique, et réserve une place importante aux compositeurs contemporains, notamment par des commandes et des créations.
Ambassadeur de la culture française à l’étranger, l’Orchestre de Paris se fait applaudir dans le monde entier : en Europe, aux États-Unis où il est l’invité régulier du Carnegie Hall de New York, en Amérique latine, ainsi qu’en Asie. Il est également l’hôte régulier des festivals les plus prestigieux, en France comme à l’étranger.
La formation des jeunes musiciens est au cœur des priorités de l’Orchestre de Paris. Il développe depuis 2003, au sein de l’Académie de l’Orchestre de Paris, en collaboration avec le Conservatoire national supérieur de Paris (CNSMDP) et le Conservatoire national de région de Paris, de nombreuses actions en direction de jeunes musiciens en voie de professionnalisation : stages au sein de l’Orchestre, participation à des concerts…
Une politique éducative dynamique est également mise en place en faveur du jeune public : répétitions ouvertes aux groupes scolaires, concerts réservés aux écoles, semaines et programmes spécifiques consacrés au jeune public. Ces rendez-vous réguliers sont autant d’occasions pour les enfants d’entrer dans les coulisses de l’orchestre et de découvrir de manière vivante et passionnante le répertoire symphonique. Plus de 30 000 jeunes participent chaque année à ces activités.
Citons parmi les dernières parutions sous la direction de Christoph Eschenbach, citons les Concertos pour piano n°1 et 4 de Beethoven avec Lang Lang, la Symphonie lyrique de Zemlinsky avec Christine Schäfer et Matthias Goerne et l'intégrale des symphonies de Roussel. L’arrivée de Paavo Järvi à la tête de l’orchestre coïncide avec la parution dès l’automne 2010 d’un premier enregistrement dédié à Bizet (Virgin).

Les Artistes musiciens de l’Orchestre de Paris sont habillés par la maison Jean-Louis Scherrer.



Le chef d'orchestre
Christoph Eschenbach

Né à Breslau en Allemagne (aujourd’hui Pologne), Christoph Eschenbach étudie le piano à Hambourg avec Eliza Hansen et obtient très jeune plusieurs prix en Allemagne. En 1965, son Premier prix au Concours Clara Haskil à Lucerne marque le point de départ d’une carrière de soliste. En 1972, il commence une carrière de chef d’orchestre et, en 1975, fait ses débuts américains au pupitre de l’Orchestre symphonique de San Francisco. Il travaille ensuite avec la plupart des grands orchestres américains et européens.
Durant la saison 2005/2006, il dirige l'Orchestre de Paris dans une production du Ring de Wagner, mis en scène par Robert Wilson, au Théâtre du Châtelet.
De 1982 à 1986, Christoph Eschenbach a été directeur musical et artistique de la Tonhalle-Gesellschaft de Zürich.
De 1988 à 1999, Directeur musical du Houston Symphony Orchestra, dont il a fait un des grands orchestres américains. De septembre 1998 à août 2004, il a été Directeur musical de l’Orchestre symphonique de la NDR Hambourg. Directeur musical de l’Orchestre de Paris de septembre 2000 à juin 2010, il est dès 2003 Directeur musical du Philadelphia Orchestra.
Au cours des six dernières saisons, outre les concerts parisiens, Christoph Eschenbach a effectué avec l’Orchestre de Paris de nombreuses tournées, en Allemagne, Autriche, Espagne, Grèce, Chine, Japon, au Festival Enesco de Bucarest, aux “Proms” de Londres et aux États-Unis...



Pour aller plus loin

Voir le site officiel de l'Orchestre de Paris

Voir le site officiel de Christoph Eschenbach

Consulter la filmographie d'Andy Sommer

Article Wikipedia très complet sur la Symphonie Fantastique

Rencontre avec le public

Photos Bruno Pothet DR