Dans le cadre du Festival Radio France Montpellier Languedoc-Roussillon, la Sacem propose, pour la septième année, une sélection de films documentaires sur la musique, projetés chaque jour à 15h, Salle Einstein, au Corum. L'entrée est libre.

Photo Bruno Pothet © DR

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ITINERAIRES ET PARCOURS SINGULIERS

Film du mercredi 28 juillet

LES COULEURS DU PRISME, LA MECANIQUE DU TEMPS DE JOHN CAGE A LA MUSIQUE TECHNO

Hommage à Daniel Caux
Un film écrit par Daniel Caux, 
produit et réalisé par Jacqueline Caux
Ce film est inspiré par l’itinéraire d’un passeur : Daniel Caux, musicologue, journaliste (L’Art vivant, Le Monde, Art Press), essayiste, homme de radio (conseiller pour la musique à la direction de France Culture), enseignant nà Paris VIII, découvreur dans le champ des musiques expérimentales, minimales, répétitives, postmodernes, et de la techno, et ceci tout au long de ces quatre dernières décennies particulièrement riches en créations et expérimentations.
Avec l’objectif de mieux faire connaître les créateurs rejetés par les circuits musicaux habituels de l’époque, il avait ainsi fait venir en 1970, aux Nuits de la Fondation Maeght, Albert Ayler, Sun Ra et les minimalistes américains La Monte Young et Terry Riley. Des invitations qui s’étaient poursuivies à Paris pour Steve Reich en 1971 et, dans le cadre du Festival d’Automne à Paris, Phil Glass, en 1973 et Robert Ashley en 1974.
Cet engagement de toute une vie s’attachait à donner, par l’action, un éclairage sur les causes des malentendus qui opposent deux démarches dans le champ de la musique contemporaine, l’une tournée en priorité vers la poursuite logique de l’histoire de la modernité musicale occidentale, l’autre s’orientant plutôt vers une philosophie de déconnexion du sens qui a largement cours, aujourd’hui, dans des domaines artistiques tels que les arts plastiques et la danse.
Sa récente disparition a inversé les rôles : ces mêmes musiciens, qu’il a si ardemment accompagnés, ont souhaité, en retour et hommage, être présents dans le film. On y retrouve donc La Monte Young, Terry Riley, Steve Reich, Philip Glass, Meredith Monk, Pauline Oliveros, Gavin Bryars, Richie Hawtin, ainsi que le metteur en scène Bob Wilson et, grâce à des archives, John Cage. Plusieurs d’entre eux ont joué en direct, comme une dédicace, une de leurs oeuvres, spécialement pour ce film. D’autres ont autorisé Jacqueline Caux à filmer leur dernière création. Ce film, conçu comme un « belvédère Daniel Caux », embrasse une part importante et sensible de la création musicale du xxe siècle et témoigne de ces musiques auxquelles ces grandes figures, toujours créatives, sont indissociablement associées. Les écrits de Daniel Caux sur la musique ont été rassemblés par Jacqueline Caux aux Éditions de l’Éclat, en octobre dernier.

La réalisatrice et intervenante
JACQUELINE CAUX

Jacqueline Caux a une formation de psychanalyste. Ecrivain et artiste, elle a publié des livres d'entretien. Elle a participé à l'organisation de plusieurs festivals de musique d'aujourd'hui, réalisé des émissions de recherche pour France Culture, des petits théâtres intimes sous formes de boîtes, des films musicaux. Elle a aussi réalisé des courts-métrages expérimentaux qui ont été présentés en 2003 au Festival International Paris-Berlin et au Festival du Film de Femmes de Créteil. Elle collabore à la Revue Art Press

Retrouver toutes les émissions de France Culture auxquelle a participé Jacqueline Caux ICI


Note d'intention et de réalisation

A l'énoncé de ces diverses personnalités, -qui pour beaucoup auront été des chefs de file- nous voyons à quel point nous allons nous retrouver au coeur de ce qu'ont été les événements et mouvements musicaux marquants de ces cinq à six dernières décénnies. Ces rencontres, associées à de nombreux documents d'archives, permettront de nous donner un panorama, non pas exhaustif, mais suffisamment précis et étayé, pour que nous puissions suivre au mieux les enjeux de l'histoire musicale de toute cette riche période.

Avant toute chose, je tien à préciser que ce film ne sera pas construit comme un portrait ou une biographie de Daniel Caux. Avec ce film, ce que je me propose de faire, c'est une plongée à travers des créations dont nous sommes collectivement les destinataires et les légataires, à partir d'un regard singulier sur l'art d'une époque : celui de Daniel Caux.

Ce qui suit constitue une sorte de cheminement qui a pour fonction de donner une idée concrète des agencements et des associations d'idées, qui permettront de dégager les thèmes qui constitueront cette histoire de la musique de la seconde partue du vingtième siècle que j'ai la prétention de vouloir mener.

Cette histoire qui s'entremêle avec mon parcours personnel, et surtout avec celui de mon compagnon de vie Daniel Caux, nous sera contée par lui-même. Il tiendra sonc dans ce film la position de passeur activiste qui est la sienne depuis des décennies.

Bien entendu, afin que ce documentaire ne soit pas purement didactique, je serai à l'affût des images imprévues et des accidents que les personnages et les situations m'offriront. Je resterai attentive aux hasards et aix incongruités du réel qui me permettront d'alléger mon approche et d'accéder à l'humour si cher à notre guide Daniel Caux.

En réunissant dans ce film un certain nombre d'archives, nous proposerons aux spectateurs une expérience sensible susceptible de renouveler les représentations qu'ils peuvent se faire de ces mouvements et des changements et tensions qu'ils portaient en eux-mêmes. Je chercherai en effet le plus possilbe à restituer ces changements esthétiques dans leur contexte originel afin de mettre en évidence leur acuité et leur puissance. En restituant ces oeuvres dans leur moment de création, et en les associant ou en les confrontant les unes avec les autres grâce aux propose de Daniel Caux, elles pourront retrouver toute leur force expressive.

Tout cela implique une double “enquête” : une connaissance des oeuvres et une connaissance de l'histoire. C'est cette double “enquête” que je souhaite enrichir en rencontrant les musiciens mentionnés précédemment (John Cage, La Monte Young, Terry Riley, Steve Reich, Philip Glass, Robert Ashley, Meredith Monk, Laurie Anderson, Harry Partch, Gavin Bryars, Michael Nyman, Arvö Part, Harold Budd, Daniel Lenz, Moondog, Glenn Branca, Nina Hagen, Albert Ayler, Sun Ra, Cecil Taylor, Sunny Tusques, Urban Sax, Luc Ferrari, Pierre Henry, Richie Hawtin, Laurent Garnier, Bob Wilson, Patrice Chéreau, Alain Crombecque, Delfeil de Ton, Michel Le Bris, mentionnés dans le dossier de presse NDLR) -puisque beaucoupà d'entre eux sont par chance encore vivants – et que, les ayant connus avant qu'ils ne soient reconnus, et les ayant beaucoup fréquentés au fil des ans, ils sont devenus nos amis.

Ce travail va nécessiter de nombreux déplacements pour mener tous ces entretiens avec eux, tous ces moments de tournage dévénements actuels et toutes ces recherches sur des lieux où sont conservées les traces et les archives dans les différents pays dont sont originaires les musiciens : France, Etats-Unis, Allemagne, Angleterre, ...



Dialogue avec la public autour du film


photos Brunos Pothet (c)