Dans le cadre du Festival Radio France Montpellier Languedoc-Roussillon, la Sacem propose, pour la septième année, une sélection de films documentaires sur la musique, projetés chaque jour à 15h, Salle Einstein, au Corum. L'entrée est libre.

Photo Bruno Pothet © DR

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CYCLE LE VIOLON SELON BRUNO MONSAINGEON

hFilm du vendredi 23 juillet
RETOUR AUX SOURCES, YEHUDI MENUHIN EN URSS - 2ème volet
Un film de Bruno Monsaingeon 


Le 12 mars 1999, le monde pleure la mort de l'un des plus grands violoniste du XXè siècle: l'américain Yehudi Menuhin. Sa sonorité fusionne chant de l'âme et du coeur et chant de l'instrument. D'ailleurs, dans son cas, lui qui fut si touché par les pratiques du yoga, inspirant même un programme physique d'initiation à la musique dans les classes anglaises pour contrer la violence chez les enfants et les adolescents, corps du musicien et caisse résonnante du violon ne font qu'un. Comme Oistrakh qui ne jouait pas du violon mais parlait grâce à lui (accordant fièvre, passion et contrôle), Menuhin illumine le monde par la clarté intérieure et solaire de son timbre instrumental. On lui doit d'avoir créer la Sonate pour violon de Bartok, ou de défendre les grandes oeuvres du répertoires classiques et romantiques avec la complicité d'un chef allemand, soupçonné (à torts) de collusion avec les nazis, et qu'il contribua à réhabiliter, Wilhelm Furtwängler.
Comme son professeur Louis Persinger, violon solo du Berliner Philharmoniker (1914), Yehudi Menuhin, né en le 22 avril 1916, incarne l'excellence de l'école américaine de violon, un prodige né du Nouveau Monde qui en impose au reste du monde, par un rayonnement particulier et spécifique. Et puis a compté spécifiquement l'étoile venue d'Europe, exilée aux States à partir de 1917, le remarquable Heifetz, comme tout autant, le jeu incarnant l'excellence allemande de Adolf Busch... Le jeune Menuhin apprend d'eux pour mieux ensuite jouer avec Furtwängler, en particulier le Concerto de Brahms (1949).
Technicien fulgurant à ses débuts, porteur d'une sonorité de plus aérienne, Yehudi Menuhin tend ensuite avec le temps à l'apaisement, la plénitude intérieure, d'où ses affinités avec les cultures orientales et sa rencontre tout aussi marquante qu'avec celle d'Enesco, de Ravi Shankar.

Biographie de Classiquenews.com

Vidéos de Yehudi Menuhin et Hephzibah Menuhin jouant la sonate en la majeur de César Franck au BBC Studios de Londres - 5/01/1960
EMI - Cat. No: 4904529

Allegro moderato




Allegro




Recitativo Fantasia



Allegretto poco mosso




Viktoria Postnikova

Issue d'une famille de musiciens, elle donne son premier concert à l'âge de sept ans, un an après avoir commencé ses études de musique à l'École centrale de musique de Moscou (1950-1962). Elle entre ensuite au conservatoire de Moscou où elle suit les cours de Jacob Flier (1962-1967). Elle obtient une mention honorable au Concours international de piano Frédéric-Chopin de Varsovie en 1965, et remporte en 1968 le premier prix du Concours Vian da Mota de Lisbonne. En 1966, elle est très remarquée au Concours international de piano de Leeds.
Cette même année, elle épouse le chef d'orchestre Guennadi Rojdestvenski. Ils donneront naissance au célèbre violoniste Sacha Rojdestvenski.
Enfin, Viktoria Postnikova obtient en 1970 le troisième prix du Concours international Tchaïkovski de Moscou. C'est ce dernier concours qui a marqué le véritable début de sa carrière.
En octobre 1995, le couple Rojdestvenski-Postnikova annule une représentation d'œuvres de Prokofiev prévue le lendemain au Théâtre des Champs-Elysées avec l'Orchestre national de France. Dans une lettre envoyée à Claude Samuel, directeur de la musique de Radio-France, Rojdestvenski explique que son épouse et lui ne peuvent travailler avec cet orchestre, ses musiciens étant indisciplinés, distraits, et n'étant pas suffisamment préparés.
En 2004, Viktoria Postnikova reçoit le prix des Artistes du Peuple de Russie.

Collaborations
Viktoria Postnikova a collaboré avec nombre de chefs incluant Adrian Boult, Colin Davis, Kirill Kondrachine, Kurt Masur, et son mari Guennadi Rojdestvenski.
Elle a travaillé avec l'Orchestre symphonique du Ministère de la Culture de l'URSS, l'Orchestre philharmonique de Berlin, l'Orchestre royal du Concertgebouw, le London Symphony Orchestra, le Royal Philharmonic Orchestra, les orchestres philharmoniques de New York, Cleveland, de Philadelphie, et avec l'Orchestre symphonique de Boston. Elle a plus sporadiquement collaboré avec l'Orchestre symphonique de Vienne ainsi qu'avec l'Orchestre symphonique de la BBC.
Enfin, elle a collaboré en duo à quatre mains avec Irina Schnittke

Répertoire
Son répertoire comprend l'intégralité des concertos pour piano de Beethoven, Tchaikovski, Chopin, Brahms, ainsi que certaines œuvres pour piano de Bach, Moussorgski, Schumann, Rachmaninov, Liszt, Scriabine, et des concertos de Mozart et Haydn. Néanmoins, Viktoria Postnikova revendique un attachement au répertoire du XXe siècle où elle est une interprète particulièrement appréciée de Bartók, Britten, Chostakovitch, Prokofiev et Schnittke. Alfred Schnittke lui a d'ailleurs dédié son Concerto grosso nº 6 pour piano, violon, et orchestre.
Un de ses plus ambitieux projets a été l'enregistrement de l'intégrale de l'œuvre pour piano de Tchaïkovski (publié chez Erato).
En musique de chambre, elle a interprété avec Yehudi Menuhin l'intégralité des sonates pour piano et violon de Brahms, ainsi que des œuvres de Mozart, Beethoven et Bartók.

Article de wikipédia

Vidéo de Viktoria Postnikova - Prokofiev - Piano Concerto No.1 (Moscow 1970)




Dialogue avec le public 

photos Bruno Pothet DR

Grand entretien avec Bruno Monsaineon sur Menuhin, Oïstrakhet quelques autres…
par Olivier Bernard

© Alain Le Bacquer
Partie 4/5

À Montpellier est explorée une autre veine importante de votre
travail : les jeunes interprètes. Avec Gilles Apap, au moment où vous avez fait le film en 1993, c’était une sorte de découverte, cet « Inconnu de Santa Barbara »…

C’était aussi un défi, parce que réaliser un vrai film avec une ambition et des budgets importants sur des inconnus, cela n’excite pas vraiment les producteurs ou les programmateurs !


Il y a eu aussi Nicolas Rivenq, David Fray et puis Valery Sokolov avec le film Un violon dans l’âme…
Des films réalisés à un moment où ils commençaient tout juste leur carrière. Avec le dernier nommé, qui est l’une de mes passions, ce n’est pas qu’il commençait sa carrière, il n’avait pas de carrière, il était encore à l’école. Mon sentiment au sujet de ces portraits est qu’il ne faut pas attendre. Sokolov était réservé, il me disait « Mais pourquoi, je ne suis pas du tout prêt ». Non seulement je trouvais qu’il était prêt, parce qu’il jouait déjà sublimement
du violon,… il a encore beaucoup évolué depuis, et dans le bon sens. Et quand j’ai commencé à lui parler du film, je lui ai dit « Excuse-moi, mais tu m’as demandé à venir chez moi », il m’avait demandé de venir faire un tour à la maison, quand je l’ai rencontré à l’école Menuhin. « Tu m’as dit que tu aimerais tellement voir les documents que j’ai pu réunir et sur Oïstrakh et sur Menuhin » et je lui ai dit alors : « Et si j’avais pu réunir des documents sur Menuhin à l’âge de 15 ans ou 16 ans ? ». Alors il m’a donné son accord pour le film. Et je crois qu’il y a en plus dans cette idée, un aspect d’innocence qui forcément finit par s’estomper avec le temps, l’expérience, la carrière.


Avec la dureté de la carrière, la concurrence …
Forcément. Et avec le fait de redire les choses. À 20 ou à 23 ans, l’âge aujourd’hui de Valery, le répertoire est devenu plus vaste et donc le danger de répétition est beaucoup plus faible. Mais il n’empêche qu’une grande carrière de violoniste est forcément axée aussi autour du fait de jouer plusieurs fois par an le concerto de Beethoven ou de Mendelssohn.
Sokolov n’avait même pas 17 ans quand le film a été réalisé. De même pour les premières images des Artemis…
Ils étaient encore étudiants et ils étaient magnifiques. Et puis cette jeune femme qui est, non pas premier violon, puisqu’ils échangent premier et deuxième violons. C’est une magnifique violoniste, d’abord.

Natalia Prischepenko ?
Oui, une merveilleuse artiste, russe, elle aussi. Et les trois autres qui sont aussi absolument adorables. C’était presque naturel de faire quelque chose sur un quatuor naissant. Examiner ce qu’est la psychologie d’un quatuor, examiner la logique de cette communauté si particulière, en devenir.

ll y a l’idée aussi, tout à fait excitante de commencer un travail, de commencer un chantier et ceci, malgré les conditions de production actuelles.
Cela relève du miracle. Mais c’est une question de force de conviction. À partir du moment où vous portez en vous un projet qui est irrépressible, vous finissez par convaincre les programmateurs, les producteurs et l’on y arrive. Avec Valery Sokolov, nous en sommes déjà à trois projets ensemble. Avec David Fray, le troisième est en cours pour cet été.

Une sorte d’accompagnement ?
Il y a un devoir de faire ça. Il faudrait se réunir tous les ans, en disant voilà cette année il y a des concerts importants à Paris, à Londres, à Berlin... ne soient pas trop chères, mais qui auront une valeur historique et patrimoniale.

Avec des moyens relativement restreints…
Oui, je suis absolument d’accord. Il y a un pianiste, je ne sais pas si on peut le qualifier de monstrueux, mais dont le génie musical est absolument ahurissant. Il s’appelle aussi Sokolov, Grigory Sokolov... C’est un phénomène absolument magique et il existe un seul film avec lui, que j’ai fait. Il donne deux programmes par an qu’il joue 70 fois. Il y aurait une sorte de devoir à que ces programmes soient filmés. Et je suis prêt à le faire avec une seule caméra, donc sans grande élaboration technique, mais avec un beau plan. Je voudrais le faire sur une période de dix ans. Et on pourrait tourner dans des théâtres de province... il y a un vrai devoir d’archivage.


À Montpellier est explorée une autre veine importante de votre travail : les jeunes interprètes. Avec Gilles Apap, au moment où vous avez fait le film en 1993, c’était une sorte de découverte, cet « Inconnu de Santa Barbara »…
C’était aussi un défi, parce que réaliser un vrai film avec une ambition et des budgets importants sur des inconnus, cela n’excite pas vraiment les producteurs ou les programmateurs !


Il y a eu aussi Nicolas Rivenq, David Fray et puis Valery Sokolov avec le film Un violon dans l’âme…
Des films réalisés à un moment où ils commençaient tout juste leur carrière. Avec le dernier nommé, qui est l’une de mes passions, ce n’est pas qu’il commençait sa carrière, il n’avait pas de carrière, il était encore à l’école. Mon sentiment au sujet de ces portraits est qu’il ne faut pas attendre. Sokolov était réservé, il me disait « Mais pourquoi, je ne suis pas du tout prêt ». Non seulement je trouvais qu’il était prêt, parce qu’il jouait déjà sublimement
du violon,… il a encore beaucoup évolué depuis, et  dans le bon sens. Et quand j’ai commencé à lui parler du film, je lui ai dit « Excuse-moi, mais tu m’as demandé à venir chez moi », il m’avait demandé de venir faire un tour à la maison, quand je l’ai rencontré à l’école Menuhin. « Tu m’as dit que tu aimerais tellement voir les documents que j’ai pu réunir et sur Oïstrakh et sur Menuhin » et je lui ai dit alors : « Et si j’avais pu réunir des documents sur Menuhin à l’âge de 15 ans ou 16 ans ? ». Alors il m’a donné son accord pour le film. Et je crois qu’il y a en plus dans cette idée, un aspect d’innocence qui forcément finit par s’estomper avec le temps, l’expérience, la carrière.

Avec la dureté de la carrière, la concurrence …
Forcément. Et avec le fait de redire les choses. À 20 ou à 23 ans, l’âge aujourd’hui de Valery, le répertoire est devenu plus vaste et donc le danger de répétition est beaucoup plus faible. Mais il n’empêche qu’une grande carrière de violoniste est forcément axée aussi autour du fait de jouer plusieurs fois par an le concerto de Beethoven ou de Mendelssohn…

Sokolov n’avait même pas 17 ans quand le film a été réalisé. De même pour les premières images des Artemis…
Ils étaient encore étudiants et ils étaient magnifiques. Et puis cette jeune femme qui est, non pas premier violon, puisqu’ils échangent premier et deuxième violons. C’est une magnifique violoniste, d’abord.

Natalia Prischepenko ?
Oui, une merveilleuse artiste, russe, elle aussi. Et les trois autres qui sont aussi absolument adorables. C’était presque naturel de faire quelque chose sur un quatuor naissant. Examiner ce qu’est la psychologie d’un quatuor, examiner la logique de cette communauté si particulière, en devenir.

ll y a l’idée aussi, tout à fait excitante de commencer un travail, de commencer un chantier et ceci, malgré les conditions de production actuelles.
Cela relève du miracle. Mais c’est une question de force de conviction. À partir du moment où vous portez en vous un projet qui est irrépressible, vous finissez par convaincre les programmateurs, les producteurs et l’on y arrive. Avec Valery Sokolov, nous en sommes déjà à trois projets ensemble. Avec David Fray, le troisième est en cours pour cet été.

Une sorte d’accompagnement ?
Il y a un devoir de faire ça. Il faudrait se réunir tous les ans, en disant voilà cette année il y a des concerts importants à Paris, à Londres, à Berlin... ne soient pas trop chères, mais qui auront une valeur historique et patrimoniale.

Avec des moyens relativement restreints…
Oui, je suis absolument d’accord. Il y a un pianiste, je ne sais pas si on peut le qualifier de monstrueux, mais dont le génie musical est absolument ahurissant. Il s’appelle aussi Sokolov, Grigory Sokolov... C’est un phénomène absolument magique et il existe un seul film avec lui, que j’ai fait. Il donne deux programmes par an qu’il joue 70 fois. Il y aurait une sorte de devoir à que ces programmes soient filmés. Et je suis prêt à le faire avec une seule caméra, donc sans grande élaboration technique, mais avec un beau plan. Je voudrais le faire sur une période de dix ans. Et on pourrait tourner dans des théâtres de province... il y a un vrai devoir d’archivage.

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