Dans le cadre du Festival Radio France Montpellier Languedoc-Roussillon, la Sacem propose, pour la septième année, une sélection de films documentaires sur la musique, projetés chaque jour à 15h, Salle Einstein, au Corum. L'entrée est libre.

Photo Bruno Pothet © DR

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ITINERAIRES ET PARCOURS SINGULIERS

Film du 30 juillet 
Projection au Cinéma Le Pagnol d'Aigues Mortes, en présence d'Hélène Nougaro, Jean-Pierre Spiero et Aline Jelen

NOUGARO, A TOMBEAU OUVERT ET A GUICHETS FERMES
Un film de Christian Laborde et Christophe Vindis 

 Texte de présentation du catalogue
Collection Hélène Nougaro DR
 Christophe Vindis et Christian Laborde, ami de Claude Nougaro et écrivain, proposent un film riche en archives et interviews parfois déconcertantes, ponctué d’extraits de chansons illustres. Le parti pris de C. Vindis est clair : « Pour aborder ce portrait de Nougaro, j’ai fonctionné par cercles pour l’approcher. Ceux qui l’ont le plus connu, et ceux qui sont ses héritiers. Nous avons voulu montrer d’où il partait et où il allait… » La parole est donnée aux amis et proches, à Christian Laborde, au chanteur Yves Mathieu, à Bernard Lubat, Hélène Nougaro, Yvan Cujious, artiste lui-aussi toulousain, ainsi qu’aux membres du groupe Zebda ou à Jacques Chancel. Toulouse, cette ville « rosse » pour Nougaro, lui a permis de découvrir le jazz et ses grandes voix, « cette musique venue d’ailleurs, mais s’adressant à mes tripes profondes ». Et sur ses textes, Nougaro décide de mettre de la musique et des rythmes, pour être aussi mieux entendu et compris des femmes...
Il a débuté, en 1954, dans le vieux cabaret montmartrois du Lapin Agile, où il déclamait ses poèmes avec des battements de pieds en guise de batterie, avant de parcourir les clubs de jazz où son talent est vite reconnu par les musiciens empressés à mettre leurs propres sons sur des textes aussi bien écrits. Amoureux des mots et des rythmes, Nougaro « fait danser les mots et son propre corps » (C. Laborde) et sur les couleurs du jazz, il raconte des histoires et fait vivre des personnages. Mais les musiques africaine et brésilienne aussi lui vont bien. Avec elles, Nougaro écume le monde. Ses concerts aux États-Unis ou au Brésil ont marqué nombre d’intellectuels et artistes... Et à New York, dans Harlem, au fil de rencontres avec les artistes locaux, il prépare Nougayork, l’album qui le fait renouer avec le succès populaire et revenir en France, à Toulouse plus précisément. 
L’homme était généreux et fit preuve de curiosité pour les jeunes artistes, tels les Zebda avec lesquels se crée une vraie filiation artistique. Nougaro leur écrit d’ailleurs une chanson et leur remet le texte avec une pudeur et une modestie touchantes. Claude Nougaro n’est jamais vraiment entré dans le système du showbiz, refusant de trop s’afficher dans les médias, qui le lui ont bien rendu... 
Il a toujours voulu s’occuper de son oeuvre plutôt que de sa carrière. Est-ce que ce sont les raisons pour lesquelles tous s’accordent à penser que ce classique, populaire, sophistiqué et aimé du public, n’est pas encore reconnu à la hauteur de son immense talent ? Constat qui permet à Jacques Chancel de prédire que Nougaro a heureusement « tout l’avenir pour lui ». 
Fiche film des Films de la Castagne  
Un film de Christophe Vindis et Christian Laborde 2009, 52’, Haute Définition Video (DVC PRO HD)
Le documentaire de Christophe Vindis & Christian Laborde consacré à Claude Nougaro offre des images inédites d’un artiste dont la carrière semble si indissociable de Toulouse. Pourtant de Toulouse il en sera peu question dans le long parcours du compositeur du Jazz et la Java, de Cécile ma fille ou de Bidonville... « Toulouse fut pour moi une ville rosse » confie-t-il à son ami et écrivain Christian Laborde. Le réalisateur toulousain Christophe Vindis a choisi la polyphonie artistique et fraternelle pour porter à l’écran cette parole-tambour, boxeuse infatigable. « Pour aborder ce portrait de Nougaro, j’ai fonctionné par cercles pour l’approcher. Ceux qui l’ont le plus connu, et ceux qui sont ses héritiers. Nous avons voulu montrer d’où il partait et où il allait. » ou comme dirait Lubat : Jusqu’où ça commence Nougaro ? 
Une trajectoire qui sera menée tout au long du film par ses frères d’âmes : Laborde qui co-signe le film et dont Nougaro disait qu’il était son « frère de race mentale », Yves Mathieu le copain poulbot qui l’a fait grandir, Bernard Lubat l’âme du jazz aux phrases effilées, les frères Amokrane et Magyd Cherfi ses potes de banlieue... Porté par une œuvre intransigeante et atypique l’homme aux semelles de swing est ici saisi en plein vol, à hauteur d’ange. « Claude Nougaro, on ne l’a pas reconnu à sa véritable altitude » nous confie Jacques Chancel, « donc tout l’avenir est pour lui ». Claude Nougaro n’a pas joué le jeu des media, il n’a pas mis en scène sa vie privée, il n’a pas servi « l’industrie qui nous sert mille saucissons en forme de tubes parfois ». Il voulait être populaire mais certainement pas « popuplaire ». Le documentaire remonte à la source, celle du Lapin Agile, où il balance ses poèmes « aux ravissantes gourdes » avant d’arpenter les clubs de jazz de Saint Germain. Il y sera reconnu par ses pairs, ces jazzmen qui attendaient un poète du verbe capable d’incarner leur son. Des archives de l’Ina émerge un artiste avide de faire entendre sa substantifique moelle : les interviews télévisées où Nougaro pose sans concession et laisse les journalistes médusés ; les concerts où l’homme se transforme en bête de scène, « il était un instrument à lui tout seul, un instrument millénaire et archaïque ». Lâché par Barclay en 1987, nous suivons Nougaro aux Etats-Unis, direction la chambre de Charlie Mingus. De ce périple américain naît Nougayork, l’album de la revanche, vendu à 400 000 exemplaires. Du Brésil, des Etats-Unis, de Toulouse ou de Paris, Nougaro trimballe la puissance de ses histoires secouées par les rythmes africains. « Je suis un nègre né à Toulouse ». Le film ferme la boucle, le retour à Toulouse sera lumineux, Nougaro peut reposer en paix, les feux de ses tam-tam brûlent toujours.
Diffusions : Locale - sur TLT les 8 et 9 septembre 2009 Régionale - Sur France 3 Sud, Aquitaine et Ile de France le samedi 12 septembre 2009 vers 15 H 40 Nationale - Sur France 3 le lundi 14 septembre 2009 en 2ème partie de soirée (Case de l’oncle Doc) Mondiale - Sur TV5 Monde à partir du 23 septembre 2009 Co-production : Les films de la castagne – TLT– FRANCE TELEVISIONS avec la participation de TV5MONDE Partenaires : Région Midi-Pyrénées, Centre National de la Cinématographie, Ville de Toulouse, SACEM, et le concours d’Hélène Nougaro et de l’association Claude Nougaro. 
Voir la bande-annonce diffusée sur France 3
 
         
Nougaro : à tombeau ouvert et à guichets fermés - Ma-Tvideo France2 Diffusion sur France 3 Sud, samedi 12 septembre à 15h50Pour en savoir + : France 3 Sud   
 
 
L'intervenante
HELENE NOUGARO
Texte du site Année Nougaro (2009)
"Claude est né le 09/09/1929, «Grande année dans le Bordelais, grand bordel chez les milliardaires» disait-il souvent. Il n’aimait pas beaucoup les anniversaires, quand le 9 Septembre approchait, souvent il se recroquevillait dans sa chambre. Le 09/09/2009, il aurait eu 80 ans. Depuis plus d’un an l’Association Claude Nougaro ainsi que ses nombreux partenaires préparent et initient de nombreux évènements. Cette année  sera vivante, rythmée par des rencontres, des échanges, des concerts. Des écoles aux scènes les plus prestigieuses, son oeuvre va résonner dans nos coeurs. Nous mobilisons toutes les énergies pour que le rayonnement de cette aventure artistique dépasse la France. Au Brésil, pas moins de trois spectacles autour de Claude Nougaro seront présentés dans le cadre de l’année de la France au Brésil. Le 19 Juillet 2009, à Paris, sur le Parvis de l’Hôtel de Ville, l’Orchestre du Capitole viendra interpréter en version symphonique certaines de ses plus belles chansons. Le 9 Septembre 2009, le jour de son anniversaire, l’Association invite le public à un grand concert gratuit Place du Capitole, à Toulouse, placé sous le signe de la fête et du rassemblement des générations. Vous retrouverez dans ce site toutes les voies ouvertes pour que le sens de cette année 2009 soit habité par l’esprit de Claude dans tout ce qu’il a de singulier et d’universel à la fois. Je voudrais remercier toutes les personnes qui me soutiennent et qui travaillent avec moi sur ce projet, tous les artistes, et bien sûr tous les partenaires institutionnels et privés qui nous permettront de souffler tous ensemble ses 80 bougies en 2009, Année Nougaro !"

ITINERAIRES ET PARCOURS SINGULIERS

Film du 30 juillet

LA PEAU SUR LA TABLE
Portait filmé de Bernard Cavanna
Un film de Delphine de Blic

Présentation par Olivier Bernard
 Le compositeur Bernard Cavanna retourne dans sa maison d’enfance de Nogent-sur-Marne quelques jours avant sa démolition par une grosse entreprise. Mélangeant les images de l’opérateur et celles du compositeur - qui tient un journal filmé depuis des années -, le film suit l’itinéraire d’un artiste hanté par la prégnance de la perte et de la disparition.
Il arpente la terre mise à nu par les machines. Il explore les restes d’une maison aveugle. Le film tout entier tient dans cet événement. La musique fait irruption dans ce champ. Elle s’éteindra au moment précis de l’effondrement de la vieille maison. Des instruments s’accordent, se lancent. Le violon de Noëmi Schindler, l’accordéon de Pascal Contet, le violoncelle d’Emmanuelle Bertrand, la harpe de Xénia Schindler, la voix d’Isa Lagarde, l’orchestre national de Lille, les ensembles 2e2m, TM+, Sequenza 93. Concerts. Répétitions. Voyages. La Messe un jour ordinaire à Radio France. Le Concerto pour violon au Danemark. Fauve à Nanterre.

Shanghaï concerto à Shanghai et Taipei. La création du Karl Koop Konzert (concerto pour accordéon) à Lille. Des pièces pour harpe en Suisse. Les Lieder de Schubert et le Trio avec accordéon à Gennevilliers.

Un jour, le compositeur donne un cours sur l’idée de consonance et de dissonance.

Un autre jour, il explique la Cinquième Symphonie de Mahler au public lillois du Nouveau Siècle. Des mots, des analyses, des entretiens. Les voix d’amis et de proches, le chef d’orchestre Pierre Roulier et les compositeurs Laurent Cuniot et Aurel Stroë, son mentor sur lequel il a lui-même réalisé un film. Et celle de Bernard Cavanna interrogé par Gérard Condé, Vincent Manac’h, Jacques Rebotier, Georges Aperghis.

Dans cette tentative d’inventaire, d’épuisement des objets, des oeuvres et des lieux, les espaces sensibles de Cavanna sont évoqués par des images de deux natures : celles du compositeur lui-même, qui tient sans cesse une petite caméra vidéo à la main et celles de l’opérateur ou de la réalisatrice.

L’oeuvre de Cavanna se signale par une liberté singulière à l’endroit de tous les dogmes par une ardeur inventive qui se réclame de l’intuition plutôt que de la spéculation. D’où un savoureux éclectisme qui le conduit à provoquer les rencontres les plus imprévues, de la veine populaire au legs romantique, peut-être en partie pour son mépris des clans et l’éclectisme de ses sources. L’important restant toujours le caractère fertile de ces confrontations dont l’insolite vigueur n’a d’égale qu’une forme d’éloquente ferveur.

Preuve que cet inclassable, maître du timbre comme de l’écriture, n’écrit jamais qu’à l’appel d’une nécessité intérieure.

Retrouver la biographie de Bernard Cavanna sur son site officiel 

Consulter le catalogue de ses oeuvres ici





Fiche film des Films d'Ici

un film de Delphine de Blic
Prix Sacem du documentaire musical de création 2010

Compositeur et pédagogue, Bernard Cavanna est un personnage aux multiples facettes. Autodidacte, provocateur, intuitif et original, qu’il brade avec ironie sa propre musique à la criée sur un marché ou qu’il arbore un visage blême lors d’une répétition d’un de ses concertos, c’est toujours avec fragilité et une gracieuse pudeur que l’artiste s’expose à la caméra.
Le compositeur s’entretient dans ce film avec cinq autres compositeurs : Henri Dutilleux, Georges Aperghis, Jacques Rebotier, Gérard Condé et Vincent Manac’h.

Fiche technique

Réalisateur : Delphine de Blic
Auteur : Delphine de Blic
Images : Justine Bourgade, Elvire Bourgeois
Son : Christian Cartier
Montage : Guillaume Germaine, Delphine de Blic
Producteurs : Les Films d'Ici - Serge Lalou
Producteur exécutif : Olivier Daunizeau
Partenaires : Le Fresnoy, Studio National des arts contemporains / SACEM
Durée : 98 minutes
Format : DVCAM 4/3
Année : 2010
Genre : Musiques / Théâtre / Danse
 



La réalisatrice et intervenante
DELPHINE DE BLIC

Filmographie

ITINERAIRES ET PARCOURS SINGULIERS

Film du 29 juillet

NUITS DEMÊLEES
HOMMAGE A OLIVIER GRIEF
Un film produit et réalisé par Anne Bramard-Blagny et Julia Blagny

Olivier Greif est né le 3 janvier 1950 à Paris. Son père d’origine polonaise avait émigré en France, était revenu de déportation au camp d’Auschwitz avant de devenir médecin.
Enfant prodige, Olivier découvre le piano à trois ans dans un jardin d’enfants. Entré au CNSM à dix ans, il étudie le piano avec Lucette Descaves et la composition avec Tony Aubin et Marius Constant. Il se perfectionne à New York auprès de Luciano Berio, dont il devint l’assistant. Sa double carrière de compositeur et de pianiste concertiste le conduit à se produire en Europe, aux États-Unis et au Japon. Il compose une première série d’oeuvres très personnelles, en toute indépendance, de 1961 à 1981. Puis il cesse presque totalement de composer pendant une dizaine d’années pour se consacrer à une “recherche spirituelle” auprès d’un maître indien établi à New York. Son activité de musicien ne reprend qu’à partir de 1991, scandée par des commandes nombreuses et de nombreux engagements en tant que pianiste. Il écrit une nouvelle série d’oeuvres, très intenses et sombres, comme talonné par un sentiment d’urgence. Il est en résidence en 1998 et 1999 à l’Abbaye cistercienne de La Prée. Les oeuvres ultimes réveillent les moments qui ont marqué son enfance : la guerre, la disparition d’une grande partie de sa famille dans les camps. Il met en musique des poèmes de Paul Celan. Gravement malade à deux reprises, il meurt brutalement à son domicile parisien, le 13 mai 2000. Au total, plus d’une centaine d’opus ont jalonné son parcours de compositeur.

L’oeuvre d’Olivier Greif n’a pas subi le purgatoire que connaissent trop souvent les compositeurs au lendemain de leur disparition. C’est que sa mémoire et son oeuvre sont perpétuées par la fidélité agissante d’amis et l’engagement d’interprètes qui ont à coeur
de faire connaître sa musique. Celle-ci, par la force d’émotion ntense qu’elle dégage, rencontre un accueil fervent. Cette oeuvre puissante ne laisse jamais indemnes ceux qui s’en approchent. Le beau film d’Anne Bramard-Blagny est construit autour d’un long entretien donné par le compositeur quelques mois avant son décès. Sa parole suscite aussi, en écho, celles de témoins et d’amis qui cernent peu à peu la personnalité complexe du compositeur,tandis que des extraits d’oeuvres joués par ses interprètes d’élection introduisent à son univers musical.

Texte de présentation du catalogue téléchargeable ici 

La réalisatrice et intervenante
ANNE BRAMARD-BLAGNY
Anne Bramard-Blagny contribue, depuis 1974, à bâtir un patrimoine audiovisuel assis sur la recherche des vraies valeurs au-delà des frontières, des générations et de tout type de catégorisation.
Après 150 documentaires, des conférences et des articles qu’on ne compte plus, Anne Bramard-Blagny poursuit un travail sur les origines, le sens, et le pouvoir de la musique.
Cette réflexion l'a conduite à interroger beaucoup de musiciens, d'interprètes, de compositeurs, dans des dizaines de civilisations.
Mais le projet d'actualité, c'est celui du documentaire de création musical qui part à la découverte du pianiste et compositeur, Olivier GREIF.






Le documentaire « Nuits, démêlées 
Ecrit et réalisé par Anne Bramard-Blagny et Julia Blagny

L’aventure avait commencé entre Anne Bramard-Blagny et Olivier Greif, en août 1999 avec la captation pour MUZZIK, de sa Sonate de guerre pour piano interprétée par Pascal Amoyel.
Elle a été reprise en juin 2008, avec quelques images filmées lors de la création du Trio de Benoît Menut écrit à la mémoire d’Olivier Greif. L’Histoire se poursuit aujourd’hui…
Henri Dutilleux, Jean-Claude Casadesus, Marc Minkowski, Philippe Hersant, Emmanuelle Bertrand, Henri Demarquette, Henri Barda, Jennifer Smith, Alice Ader, Pascal Amoyel, entre autres, sont les jalons du parcours qui doit aider à comprendre l’étrange pouvoir de cette musique car Olivier Greif ne laisse personne indifférent, ni ceux qui l’écoutent, ni ceux qui l’interprètent, ni ceux qui le programment…
Ni départ, ni fin, la rencontre se vivra pour chacun comme il le voudra, entre les différentes pages du documentaire et des captations. L’ambiance des lieux où Olivier aimait composer sera la toile de fond ; un sous-titrage reprenant les textes joints à ses oeuvres sera le fil conducteur. L’ambition est de faire revivre Olivier Greif et de tenter de décrypter les vecteurs des émotions suscitées par son oeuvre.
Lire l'intégralité de l'article sur le dossier de presse

Un hommage à Olivier Greif
En 1998 Anne Bramard-Blagny avait produit un film sur Olivier Greif. Anne a aimé retrouver à LA PREE, Benoit Menut, élève de Olivier Greif qui fut lui même résident de l'Abbaye.
En hommage au travail de Olivier, décédé en 2000, Benoît a composé une superbe pièce. Anne a filmé de nouveau et est partie dans une nouvelle aventure, celle d'une série de documentaires et captations consacrés à Olivier à l'occasion du 10ième anniversaire de sa mort.
Mezzo, Canal 32,Pour Que l'Esprit Vive, Radio France, la SACEM, MFA (Musique Francaise d'Aujourd'hui), le FCM (Fonds de Création musicale), le CNRS-IMAGES (Centre National de la Recherche Scientifique), l'Association Olivier GREIF sont les partenaires confirmés de ces projets.
"GREIF-AMOYEL - Paroles 1999-2009" est la première réalisation et production, DVD musical destiné à accompagner le CD des derniers enregistrements GREIF de Pascal AMOYEL. Paru chez TRITON.


"Car Olivier Greif ne laisse personne indifférent, ni ceux qui le programment, ni ceux qui l'interprètent, ni ceux qui l'écoutent..."
Retrouvez toutes ces informations sur le site très complet d'ABB reportages


Comment se procurer le dvd ?

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Rencontre avec le public

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 Photos Bruno Pothet (c)
  
Vidéo du débat


ITINERAIRES ET PARCOURS SINGULIERS

Film du mercredi 28 juillet

LES COULEURS DU PRISME, LA MECANIQUE DU TEMPS DE JOHN CAGE A LA MUSIQUE TECHNO

Hommage à Daniel Caux
Un film écrit par Daniel Caux, 
produit et réalisé par Jacqueline Caux
Ce film est inspiré par l’itinéraire d’un passeur : Daniel Caux, musicologue, journaliste (L’Art vivant, Le Monde, Art Press), essayiste, homme de radio (conseiller pour la musique à la direction de France Culture), enseignant nà Paris VIII, découvreur dans le champ des musiques expérimentales, minimales, répétitives, postmodernes, et de la techno, et ceci tout au long de ces quatre dernières décennies particulièrement riches en créations et expérimentations.
Avec l’objectif de mieux faire connaître les créateurs rejetés par les circuits musicaux habituels de l’époque, il avait ainsi fait venir en 1970, aux Nuits de la Fondation Maeght, Albert Ayler, Sun Ra et les minimalistes américains La Monte Young et Terry Riley. Des invitations qui s’étaient poursuivies à Paris pour Steve Reich en 1971 et, dans le cadre du Festival d’Automne à Paris, Phil Glass, en 1973 et Robert Ashley en 1974.
Cet engagement de toute une vie s’attachait à donner, par l’action, un éclairage sur les causes des malentendus qui opposent deux démarches dans le champ de la musique contemporaine, l’une tournée en priorité vers la poursuite logique de l’histoire de la modernité musicale occidentale, l’autre s’orientant plutôt vers une philosophie de déconnexion du sens qui a largement cours, aujourd’hui, dans des domaines artistiques tels que les arts plastiques et la danse.
Sa récente disparition a inversé les rôles : ces mêmes musiciens, qu’il a si ardemment accompagnés, ont souhaité, en retour et hommage, être présents dans le film. On y retrouve donc La Monte Young, Terry Riley, Steve Reich, Philip Glass, Meredith Monk, Pauline Oliveros, Gavin Bryars, Richie Hawtin, ainsi que le metteur en scène Bob Wilson et, grâce à des archives, John Cage. Plusieurs d’entre eux ont joué en direct, comme une dédicace, une de leurs oeuvres, spécialement pour ce film. D’autres ont autorisé Jacqueline Caux à filmer leur dernière création. Ce film, conçu comme un « belvédère Daniel Caux », embrasse une part importante et sensible de la création musicale du xxe siècle et témoigne de ces musiques auxquelles ces grandes figures, toujours créatives, sont indissociablement associées. Les écrits de Daniel Caux sur la musique ont été rassemblés par Jacqueline Caux aux Éditions de l’Éclat, en octobre dernier.

La réalisatrice et intervenante
JACQUELINE CAUX

Jacqueline Caux a une formation de psychanalyste. Ecrivain et artiste, elle a publié des livres d'entretien. Elle a participé à l'organisation de plusieurs festivals de musique d'aujourd'hui, réalisé des émissions de recherche pour France Culture, des petits théâtres intimes sous formes de boîtes, des films musicaux. Elle a aussi réalisé des courts-métrages expérimentaux qui ont été présentés en 2003 au Festival International Paris-Berlin et au Festival du Film de Femmes de Créteil. Elle collabore à la Revue Art Press

Retrouver toutes les émissions de France Culture auxquelle a participé Jacqueline Caux ICI


Note d'intention et de réalisation

A l'énoncé de ces diverses personnalités, -qui pour beaucoup auront été des chefs de file- nous voyons à quel point nous allons nous retrouver au coeur de ce qu'ont été les événements et mouvements musicaux marquants de ces cinq à six dernières décénnies. Ces rencontres, associées à de nombreux documents d'archives, permettront de nous donner un panorama, non pas exhaustif, mais suffisamment précis et étayé, pour que nous puissions suivre au mieux les enjeux de l'histoire musicale de toute cette riche période.

Avant toute chose, je tien à préciser que ce film ne sera pas construit comme un portrait ou une biographie de Daniel Caux. Avec ce film, ce que je me propose de faire, c'est une plongée à travers des créations dont nous sommes collectivement les destinataires et les légataires, à partir d'un regard singulier sur l'art d'une époque : celui de Daniel Caux.

Ce qui suit constitue une sorte de cheminement qui a pour fonction de donner une idée concrète des agencements et des associations d'idées, qui permettront de dégager les thèmes qui constitueront cette histoire de la musique de la seconde partue du vingtième siècle que j'ai la prétention de vouloir mener.

Cette histoire qui s'entremêle avec mon parcours personnel, et surtout avec celui de mon compagnon de vie Daniel Caux, nous sera contée par lui-même. Il tiendra sonc dans ce film la position de passeur activiste qui est la sienne depuis des décennies.

Bien entendu, afin que ce documentaire ne soit pas purement didactique, je serai à l'affût des images imprévues et des accidents que les personnages et les situations m'offriront. Je resterai attentive aux hasards et aix incongruités du réel qui me permettront d'alléger mon approche et d'accéder à l'humour si cher à notre guide Daniel Caux.

En réunissant dans ce film un certain nombre d'archives, nous proposerons aux spectateurs une expérience sensible susceptible de renouveler les représentations qu'ils peuvent se faire de ces mouvements et des changements et tensions qu'ils portaient en eux-mêmes. Je chercherai en effet le plus possilbe à restituer ces changements esthétiques dans leur contexte originel afin de mettre en évidence leur acuité et leur puissance. En restituant ces oeuvres dans leur moment de création, et en les associant ou en les confrontant les unes avec les autres grâce aux propose de Daniel Caux, elles pourront retrouver toute leur force expressive.

Tout cela implique une double “enquête” : une connaissance des oeuvres et une connaissance de l'histoire. C'est cette double “enquête” que je souhaite enrichir en rencontrant les musiciens mentionnés précédemment (John Cage, La Monte Young, Terry Riley, Steve Reich, Philip Glass, Robert Ashley, Meredith Monk, Laurie Anderson, Harry Partch, Gavin Bryars, Michael Nyman, Arvö Part, Harold Budd, Daniel Lenz, Moondog, Glenn Branca, Nina Hagen, Albert Ayler, Sun Ra, Cecil Taylor, Sunny Tusques, Urban Sax, Luc Ferrari, Pierre Henry, Richie Hawtin, Laurent Garnier, Bob Wilson, Patrice Chéreau, Alain Crombecque, Delfeil de Ton, Michel Le Bris, mentionnés dans le dossier de presse NDLR) -puisque beaucoupà d'entre eux sont par chance encore vivants – et que, les ayant connus avant qu'ils ne soient reconnus, et les ayant beaucoup fréquentés au fil des ans, ils sont devenus nos amis.

Ce travail va nécessiter de nombreux déplacements pour mener tous ces entretiens avec eux, tous ces moments de tournage dévénements actuels et toutes ces recherches sur des lieux où sont conservées les traces et les archives dans les différents pays dont sont originaires les musiciens : France, Etats-Unis, Allemagne, Angleterre, ...



Dialogue avec la public autour du film


photos Brunos Pothet (c)

ITINERAIRES ET PARCOURS SINGULIERS

Film du mardi 27 juillet


PAYSAGES D'UNE FEMME
Inspiré par Lady Sharashina de Peter Eötvös

Si la notoriété de Peter Eötvös dépasse aujourd’hui les limites habituelles du monde des amoureux du concert et de l’opéra, c’est qu’avec des oeuvres telles que Les Trois Soeurs, Angels in America ou Lady Sarashina, il a réussi à faire bouger les lignes entre le public traditionnel d’ouvrages lyriques et un public plus large, non-initié à l’opéra contemporain, mais dont il a su piquer la curiosité. Il y est parvenu en développant une musique complexe mais qui relève toujours avec succès le défi de proposer une écriture dramatique, tout en n’oubliant jamais qu’il s’agit aussi de raconter une histoire. Paysage d’une femme évoque les 9 tableaux et l’histoire du plus récent opéra de Peter Eötvös, Lady Sarashina (2008), produit par l’Opéra de Lyon et écrit sur un livret de Mari Mezei, d’après le journal de Lady Sarashina, Dame d’honneur de la Cour qui avait vécu au XIe siècle.
À l’occasion de cette plongée dans la poésie japonaise, Peter Eötvös avait retrouvé le chorégraphe et metteur en scène Ushio Amagatsu, avec lequel il partagea, déjà à l’Opéra de Lyon en 1998, le succès de Trois Soeurs, et dont le travail d’une grande subtilité retrouve l’esprit du ballet et du théâtre japonais classique. Travaillant ensemble à l’élaboration de l’opéra, les deux hommes ont réussi une adéquation parfaite de la musique et de la scénographie.
Judit Kele, réalisatrice et grande admiratrice de Peter Eötvös auquel elle avait consacré en 1998 un portrait filmé, prend le parti de nous laisser entendre la langue japonaise, celle de l’histoire originale dont s’inspire l’opéra, la vie et les tourments d’une lettrée dans le Japon du XIe siècle. Elle nous donne à voir et à méditer le destin tout en demi-teinte de cette Femme, Lady Sarashina, qui l’inspire et l’émeut, comme Peter Eötvös, par sa modernité.
« Parce qu’elle nous ressemble et ressemble à tous les humains qui ont choisi de vivre dans un monde imaginaire dans lequel ils n’ont ni limite, ni raison de croire que ce qu’ils imaginent, ne pourra se réaliser… » (Judit Kele)


Texte de présentation du programme des Films sur la Musique téléchargeable ici
 

Lady Sharashina de Peter Eötvös
Commande de l’Opéra national de Lyon, comme l’était déjà Trois Soeurs, d’après Tchekhov, en 1998, Lady Sarashina est le quatrième opéra de Peter Eötvös (né en 1944) et confirme son rôle prééminent dans la création lyrique d’aujourd’hui.
Après avoir abordé les univers si différents de Tchekhov, Jean Genet (Le Balcon créé à Aix-en-Provence en 2002) et Tony Kushner (Angels in America créé au Châtelet en 2004), Peter Eötvös s’inspire à présent de l’un des tout premiers récits de voyage de la littérature, qui est aussi l’histoire d’une vie, le Journal de Sarashina.
Cette promenade dans le Japon du XIe siècle fut écrite à la première personne, pendant près de quarante ans, par une femme de lettres amoureuse de la nature et des paysages.
À l’occasion de cette plongée dans la poésie japonaise, Peter Eötvös retrouve le chorégraphe et homme de théâtre Ushio Amagatsu, avec qui il partagea le succès de Trois Soeurs.
Direction musicale, Peter Eötvös* et Alejo Perez
Mise en scène et chorégraphie, Ushio Amagatsu
Décors, Natsuyuki Nakanishi
Costumes, maquillage et coiffures, Masatomo Ota
Lumières, Yukiko Yoshimoto et Ushio Amagatsu
Assistant technique, Kazuhiko Nakahara
Lady Sarashina, Mary Plazas
Trio vocal, Peter Bording, Ilse Eerens, Salomé Kammer
Orchestre de l’Opéra national de Lyon
Production : Opéra national de Lyon
Coproduction : Opéra Comique





Poème lyrique de l'attente
Son dernier opéra créé à Lyon,
Trois Soeurs (mars 1998) avait suscité un succès légitime: triptyque sur l'éternelle attente et la solitude embuée de Trois soeurs à la mélancolie romantique (d'après Tchékov). Le nouvel opéra que dirige le compositeur hongrois Peter Eötvös (né en 1944), commande de l'opéra lyonnais, créé en mars 2008 (du 4 au 16), soit 10 ans après Trois Soeurs, illustre plusieurs textes poétiques japonais du XI ème siècle: Le journal de Sarashina publié en anglais "As I crossed a bridge of dreams", "en traversant un pont de rêves". La partition suit la séquence du texte original soit une succession de 9 tableaux (Printemps, le Garde, Pèlerinages, Le rêve au chat, La lune, le rêve au miroir, La nuit obscure, Souvenir, Les cloches). L'héroïne dont le manuscrit japonais ne précise pas le prénom et que Peter Eötvös apelle "Lady Sarashina" rédige son journal dès l'âge de 12 ans: l'opéra la représente annotant les derniers détails de sa vie, alors qu'elle a passé la cinquantaine. Une existence marquée par la solitude là encore, de longues méditations sur la vie, donc la mort..., par l'absence apparente de toute action, sauf peut-être cette rencontre avec un homme qui lui permit d'échanger quelques poèmes, et qui disparut comme il était venu. Reste l'image et la silhouette d'une femme de haute lignée, à la posture contemplative et méditative, ressassant en un miroir intérieur, le fil d'une vie qui s'est nourrie de sa propre interrogation.

Dramaturge contemporain, qui conserve l'influence de Pierre Boulez et de Stockhausen, Peter Eötvös développe son écriture complexe tout en relevant le défi d'une musique dramatique. Au nombre de ses oeuvres lyriques figurent aussi
Angels in America, Le Balcon.

Peter Eötvös: Lady Sarashina
Opéra en 9 tableaux sur un livret de Mari Mezei d'après des fragments du "Journal de Sarashina" publiés en anglais sous le titre de "As I crossed a Bridge of Dreams". Création mondiale. Commande de l'Opéra de Lyon.
Mireille Delunsch : Lady Sarashina Ilse Eerens : la princesse, la jeune Dame, une dame du rêve Peter Bording : le garde, le bouffon, le messager, le père, le chat, le bonze, le gentilhomme Salomé Kammer : l’Impératrice, la mère, la soeur, une dame du rêve, la Dame d'honneur Orchestre de l'Opera National de Lyon Direction : Peter Eötvös


Article paru dans classiquenews.com
Lire l'article de Scènes Magazine en ligne


L'intervenante débat
SYLVIE BRENET
Productrice PLAY FILM (France)
Play Film est une société indépendante basée en France. Créée en 1995, Play Film a consacré cinq ans à la distribution internationale d’un catalogue de 300 heures de documentaires puis se spécialise en 1989 dans la production de documentaires pour la télévision. Pendant ses 10 ans d’existence, Play Film a produit plus de cinquante documentaires pour la principale chaîne de télévision française ainsi que pour de nombreuses chaînes étrangères. Ces films ont été projetés dans les principaux festivals internationaux de documentaires, distribués et vendus dans de nombreux pays. Trois producteurs travaillent dans le but de diversifier les thèmes : l’art, la science, l’Histoire, la société et l’actualité internationale. Aujourd’hui, Play Film a également une section fiction et produit des films de long et de court-métrage pour le cinéma.
Play Film désire continuer à découvrir et à soutenir de nouveaux talents, tout en défendant le travail de réalisateurs confirmés et innovateurs. Entre autres, Play Film développe actuellement The White grass, long-métrage de Jean-Julien Chervier, et Bloc G, long-métrage de Rashid Masharawi. 
Rencontre avec le public


Photos Bruno Pothet © DR




ITINERAIRES ET PARCOURS SINGULIERS

Film du lundi 26 juillet

CAB CALLOWAY, LE DANDY DE HARLEM
Un film écrit par Jean-François Pitet 
et réalisé par Gail Levin

Aucun film n’avait encore été consacré à Cab Calloway, un musicien à la fois chanteur, batteur, saxophoniste, chef d’orchestre, danseur, comédien, homme de spectacle au succès mondial, dont la figure excentrique a inspiré nombre de chorégraphes, caricaturistes et réalisateurs de dessins animés.
L’art de Cab Calloway, insolite et novateur, fait aussi et surtout de lui un passeur, entre l’âge du Swing dont il est une figure emblématique et la génération du bop qu’il a influencée et, plus lointainement, celles du scat et du rap. Sa carrière qui a duré plus de 65 ans, s’est inscrite dans l’histoire de l’Entertainment américain d’Harlem à Hollywood, en passant par d’innombrables tournées en Europe, dès 1934 et jusqu’en 1988.

Le film dresse donc un portrait de Calloway, en remémorant ses,nombreux succès mondiaux et nous plonge dans l’Amérique des années 30, grâce à des documents d’archives et des témoignages collectés par la réalisatrice Gail Levin et Jean-François Pitet, coauteur et spécialiste de Calloway.
Dans l’avant-guerre, Harlem, devenu un quartier majoritairement noir et où vivent nombre d’intellectuels et d’artistes « de couleur », est aussi la grande scène musicale inventive de New York et l’une de ses principales attractions. À 22 ans, en 1929, Cab Calloway est déjà avec son orchestre à l’affiche du Savoy, puis succède l’année suivante à Duke Ellington au célèbre Cotton Club, tenu par la mafia et où les Noirs sont admis sur la scène, mais pas dans la salle. Il s’impose alors avec des succès comme Smoky Joe et Minnie the Moocher, en dépit de thèmes (drogue et prostitution) que peu, dans le public, saisissent.
Son influence est considérable dans la France d’avant-guerre, y compris sur le plan vestimentaire : ses longues vestes, ses pantalons étroits et l’une de ses célèbres onomatopées (zah-zuh-zah) forgeront le surnom de la génération « zazou », extravagante et passionnée de musique « swing ». Une congestion cérébrale mettra brutalement fin en novembre 1994 aux hi-de-ho et autres délires joviaux que le grand âge n’était pas parvenu à entamer. 

Texte de présentation du programme des Films sur la Musique téléchargeable ici


CAB CALLOWAY, en mots et en images
 

Crédits photos : Cab Calloway © DR



 Biographie

Cab Calloway était un personnage de talent dynamique légendaire, dont les contagieux refrains "hi-de-hi', "ho-de-ho', "scattin', et "jivin' exprimés dans une voix de baryton riche et vibrante devenaient les cris animés des gens qui aiment faire la fête.

« J'éprouve énormément de plaisir chaque fois que je monte sur scène pour divertir les gens, » se confiait-il à moi. « C'est le premier point de ma vie. A chaque instant.» Il avait conqui toutes les branches de l'industrie du spectacle, de Harlem à Hollywood, alors, vers la fin de sa mémorable carrière qui avait duré plus que 65 ans, je demandais à Cab ce qui continuait à l'attirer vers le spectacle. « Les spectateurs de partout, répondait-il. « Où c'est, ça m'est égal. Quand je diverti les gens, boom, ça y est ! Je m'explose. C'est tout ce qu'il y a à cela. »

Peut-être aurions-nous dû prévoir quelque chose de spécial, car il était né à Noël, la nuit du 25 décembre 1907 à Rochester dans l'état de New York. Le second de six enfants de Cabell et Martha Calloway, il était nommé Cabell III, après son père et son grand-père. « Ma famille était une famille de classe moyenne. Nous n'avions pas beaucoup d'argent, » disait Cab. Quant il avait 6 ans, sa famille déménageait à Baltimore dans le Maryland, où, après l'école, il vendait des journaux, cirait des chaussures, ramassait des tickets, servait dans des restaurants, et marchait les chevaux à la piste. Ses parents avaient espéré que le jeune Cab étudierait un jour la loi, mais du moment où il reçut son diplôme de l'école secondaire à l'âge de 17 ans, il avait déjà décidé de devenir un fantaisiste. « A l'école secondaire je commençais à jouer aux tambours et à chanter avec un petit groupe, et même faire du vaudeville avec quelques gosses de l'école. » se rappelait Cab. « Et le meilleur de tout, je découvrais que je pouvais gagner de l'argent tout en amusant le public. Je pouvais faire deux choses les plus importantes –rendre les gens heureux, et gagner de l'argent en même temps.»

Blanche, la sœur ainée de Calloway, était une chanteuse et son idole. Elle travaillait à Chicago dans "Plantation Days' (Les Jours de Plantation), une des premières revues Noires majeures. Blanche lui donnait des conseils et, quand le spectacle devait remplacer un chanteur qui était tombé malade, elle aida Cab à se faire embaucher. A partir de là, il travaillait dans quelques boîtes, parmi lesquelles le Sunset Café, et graduellement développait une réputation comme un bon chanteur ainsi qu'un présentateur fiable et aimable. Ceci entraînait une offre pour mener les Alabamians, un orchestre à 11 pièces qui était nouveau à Chicago. La bande jouait le jazz et les nouveautés raisonnablement, mais quand Calloway prenait les règnes, les choses s'amélioraient considérablement.


 
La très célèbre Minnie the Moocher (1942)




POUR ALLER PLUS LOIN AVEC L'AUTEUR












Visitez son excellent site consacré au dandy de Harlem, 1er site français qui lui est consacré et dont voici le texte de présentation :
"Pourquoi The Hi de Ho Blog ?

    -Gershwin a créé pour lui le rôle de Sportin' Life dans Porgy & Bess…
    -Son orchestre a été considéré comme l"un des plus brillants de l’ère du swing…De nombreux musiciens de jazz sont passés derrière les pupitres de l’orchestre et y ont été révélés…
    -Sa popularité n’a jamais été démentie sur plusieurs générations…
    -Son swing et la puissance de son scat ont influencé plus d’un artiste, jazzman ou pas…
Et pourtant, trop souvent la critique l’a considéré comme un simple amuseur, un gouailleur. C'est cette même critique qui s'échine depuis longtemps à faire rentrer le jazz dans la case "musique sérieuse".
Naturellement, les perfectionnistes trouveront beaucoup à redire à "The Hi de Ho Blog" : erreurs, oublis, partialité… Tant pis : au moins ce site existe et je vais essayer de le faire vivre le plus régulièrement possible. Rien d’exhaustif ni d’encyclopédique : juste le plaisir de la musique. Je suis certain que vos commentaires viendront enrichir le propos.

Ce site (non officiel) n’a évidemment aucune vocation commerciale ou lucrative. Si jamais les propos contenus heurtent quiconque, si les photos ou documents présentés sont sujets à des réclamations ou si, tout simplement, vous souhaitez me contacter directement, n’hésitez pas à m’écrire : thehidehoblog@gmail.com



CAB CALLOWAY. BD JAZZ VOL 52 - 
CABU - PITET

Voici la rencontre inattendue entre une star du jazz et un emblématique personnage de bande dessinée : Cab Calloway raconte sa vie au grand Duduche.
Et c'est Cabu, fan du premier et créateur du second, qui met en images ce dialogue plein de complicité et d'humour.
L'éternel amoureux de la fille du proviseur va en apprendre beaucoup de celui qui toute sa vie est resté fidèle à Minnie The Moocher. Il faut dire que Cab Calloway (1907-1994) fut un chanteur, chef d'orchestre, danseur, entertainer qui a marqué l'histoire du jazz : le Cotton Club et ses chorus girls, l'épopée des big bands et leur déclin, Broadway et Porgy & Bess et même la renaissance à plus de 70 ans avec le film The Blues Brothers... Cab a tout connu et c'est en toute logique qu'il confie ses secrets au personnage fétiche de Cabu.

DESSINS CABU, SCÉNARIO JEAN-FRANÇOIS PITET (SUR UNE IDÉE ORIGINALE DE NICOLAS POTHIER)

Cabu
Passionné de jazz (une collection de CD porte son nom) et fan absolu de Cab Calloway, on ne présente plus le caricaturiste Cabu (né en 1938) : Le Canard Enchaîné, Charlie Hebdo, le Grand Duduche, le Beauf... Son regard critique est toujours empreint d'une profonde humanité. Sans doute parce que tous les jours à sa table de dessin, il écoute du jazz et n'imagine pas passer une journée sans un morceau de Cab Calloway !
Dans ses Carnets de Jazz (éditions du Layeur, 2004), Cabu écrit à propos de son idole : « Chanteur le plus délirant, chef d'orchestre le plus swing, il sait chanter tout en dansant, il sait me persuader que la vie est belle. » Finalement, Cabu fait la même chose pour nous en dessinant chaque jour...

Jean-François Pitet
Passionné de jazz et fan absolu de Cab Calloway (c'est ainsi qu'il a rencontré Cabu), Jean-François Pitet (né en 1965) anime depuis 2006 le premier site francophone dédié à Cab Calloway, sa musique et ses musiciens, www.thehidehoblog.com.
Se documentant depuis près de 25 ans, Jean-François Pitet a accumulé une collection et des connaissances sur son idole qui en font le spécialiste incontournable. Il est d'ailleurs un interlocuteur privilégié de la famille Calloway, en particulier d'une des filles de Cab, Cecelia, auprès de laquelle il participe à la Cab Calloway Foundation, Inc. Jean-François Pitet est l'auteur d'un documentaire réalisé par Gail Levin sur Cab Calloway, produit par Artline Films en association avec Arte (2010).

Ont également collaboré à cet ouvrage...
Christian Bonnet (sélection musicale et établissement de la discographie) Né en 1945. Achète son premier disque de jazz à l'âge de 10 ans. Collectionneur, producteur (label Nocturne années 90), directeur de la collection Masters Of Jazz (1990-2002), collaborateur régulier de la collection BDJAZZ et responsable de la collection Cabu Masters Of Jazz, saxophoniste (big band Swing Limited Corporation, Multicolor Fanfare d'Eddy Louiss, Black Label Swingtet), il a fait partie de l'équipe de rédaction de la revue Jazz Hot dans les années 70. Lauréat du Jazz Quizz International en 1975, président de l'association la Maison du Duke et membre de l'Académie du Jazz.
Wozniak (mise en couleur) « Je suis né le 9 octobre 1954 à Cracovie dans l'indifférence la plus complète qui dure jusqu'à ce jour. Pour me faire remarquer je dessine dans Le Canard Enchainé. J'expose mes peintures, je crée des affiches, je réalise les dessins animés et je publie des livres. Je sors de l'ombre quand je colorie les dessins de Cabu ».
Marjorie Guigue (équilibriste des couleurs) Vidéographiste, maquettiste, photographe, affichiste, coloriste et directrice artistique. Collabore régulièrement avec Archie Shepp, Manu Chao, Ramon Lopez, Wozniak, Cabu, le Festival de Jazz de Porquerolles...
Nicolas Pothier (synopsis) Né en 1968. Directeur artistique dans le jeu vidéo depuis plus de dix ans, il est également journaliste et membre fondateur du magazine de BD BoDoï. Effectue ses débuts de scénariste en 2002 avec Yannick Corboz (histoires courtes pour BoDoï et Métal Hurlant). Auteur du scénario et des dialogues des Woody Allen 1 et 2 de la collection BDCINÉ, du Dexter Gordon BDJAZZ et du Israel Vibration BDWORLD.
Christophe Hénault - Studio Art & Son (transferts et restauration sonore) Avec son complice Alexis Frenkel collaborateur apprécié d'un grand nombre d'aventures sonores de ces dernières années (pour Universal, Frémeaux, Jazz Archives, Saga Jazz entre autres) il est le fidèle et indispensable expert du traitement du son : les collections Masters Of Jazz, BDMUSIC et Cabu doivent énormément à l'acuité de son oreille, à son savoir-faire et à son haut degré d'exigence. Le studio Art et Son s'est imposé à l'évidence comme LA référence dans son domaine.
Renaud Barès (graphisme) Petit-fils d'imprimeur, passionné de typographie et amoureux de son métier, il travaille en freelance depuis plus de dix ans dans le domaine culturel.

“La seule différence entre un artiste noir et un artiste blanc, c'est qu'on m'a botté le cul un peu plus souvent et beaucoup plus fort parce qu'il est noir.”

Nb de pages: 40 pages
Poids: 290 g
Dimensions: 14,5cm x 25,5cm x 1cm
Retrouver l'intégralité du tracklisting ICI


Ecouter l'émission Les Greniers de la mémoire de Karine Le Bail & Philippe Tétart où Jean-François Pitet présente la BD JAZZ sur le site de France Musique (26 juin 2010)




LES SURNOMS DE CAB CALLOWAY

Article tiré du site internet de Jean-François Pitet, véritable mine d'informations sur Cab Calloway
"Les journalistes, on le sait, utilisent des raccourcis pour parler des personnalités qui font l'actualité. Cab étant sur le devant de la scène pendant de nombreuses années, il n'a pas échappé à des surnoms donnés par la presse, par ses admirateurs, par des publicitaires ou directement par son agent, Irving MILLS, qui avait un redoutable sens des affaires.
Voici ceux que nous avons relevés :
  • The King of Hi de Ho
  • His Highness of Hi de Ho
  • His Hi-de-Highness of Hi de Ho
  • His Hi-de-Highness of Ho de Ho
  • The Hi de Ho Man
  • The Hi de Ho Maestro
  • The Prince of Hi de Ho
  • The Master of Hi de Ho
  • Mister Hi de Ho
  • The Hottest Man
  • The Hottest Human
  • M.J. (Master of Jive)
  • The King Of Harlem
  • The Man from Harlem
  • The Professor of Jive
  • The World First Superdude
  • The Harlem hierophant of all things hip
  • Fess (pour "Professor"), manière dont ses musiciens l'appelaient
  • The General, manière dont ses musiciens parlaient de lui entre eux !
  • Simon Legree (surnom dont certains musiciens l'appelaient en 1936, lui reprochant son attitude en répétitions, faisant référence à l'esclavagiste qui martyrise l'Oncle Tom)
  • Twist (surnom que lui avait attribué le saxophoniste Ben Webster)
  • Le Roi du Jazz Hot (dans la presse française, lors de sa venue en France en 1934)
  • El Rey del Jazz (durant les tournées en Amérique du Sud dans les années '50)
  • The King Of Scat
  • The American Jazz Entertainer
  • The master scatt-singer
  • The Marquis of Harlem (titre d'une interview par Steve Voce en 1957)
  • The Harlem Play-Boy
  • The original "hip talk" Master
  • The Major General of "Jumpin' Jive"
  • The Jumping Jive Man
  • The Dusky Duke of Hi-de-Ho
  • Shoutin' Joe himself
  • The Sultan of Swing
  • The Jumpin' Jive Maestro
  • The Rudy Vallee of the Colored Race (dans une publicité de 1931)
Pour conclure, voici ce que dit le journaliste du Los Angeles Times, Burt Folkart à la mort de Cab en novembre 1994: "Cab Calloway, qui s'habillait comme le Taj Mahal, parlait comme une tour branchée de Babel, avait donné naissance à Minnie The Moocher, la populaire héroïne internationale, est mort."
Naturellement, cette liste de surnoms est non exhaustive et se complètera au gré de vos additions ou de nos trouvailles."

Dialogue avec le public à l'issue de la projection




Photos Bruno Pothet © DR


Extrait vidéo du dialogue avec le public